samedi, janvier 29, 2011

L.A. photographie, les Saisies, janvier 2011

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Philippe Sollers et la tortue



Gare maritime à Venise, l'eau déborde. L'encre du matin, humide et calme, elle sèche bien, pas trop vite, elle se buvarde, elle sort du courant comme la tortue de la Luo ( petit pont de bambous, ravin noir, terre jaune ) avec ses caractères sur la carapace.Chine de l'encre : respecte -la.






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Sur une passerelle de bambous, au-dessus de la rivière Luo, j'ai longuement regardé le lieu de naissance de l'écriture. Cette rivière étroite, noire comme de l'encre, s'encaisse dans un paysage ocre désert. Je l'ai encore dans les yeux ( les yeux de Viva sont très noirs ). Il faisait beau, silence de vie d'après la mort,
20 000 lieues sous les siècles. C'est là que l'appel a eu lieu de nouveau. La Luo, c'est aussi le Jourdain. J'étais très ému, je le suis encore.







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Je n'oublie pas le choc des grottes de Longmen, ce petit temple taoïste en ruine près de Nankin, ni la mince et noire rivière Luo d'où est montée la tortue révélant l'écriture idéographique. L'écriture au plus près des transformations et des mutations, c'est mon sujet, je n'en ai pas d'autre.



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Carnet de nuit, Folio P. 69
Les Voyageurs du Temps, p. 216
Un Vrai Roman Mémoires p. 126




















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