lundi, décembre 05, 2011

Sur la géopoétique des fleuves de Kenneth White


Carte de Beatus de Saint-Sever, XIe siècle
Cliché Bibliothèque Nationale de France, Paris.




Sur la carte de la terre des hommes (gr. oecumène, lat. habitatio) de Beatus, qui accompagne le commentaire sur l’apocalypse de Jean au XIe siècle, ce sont les fleuves démesurément agrandis qui frappent l’œil.


Le fleuve donne une sensation de puissance, mais, insiste Kenneth White, c’est un mouvement non libre, traçant une voie (comme l’oiseau qui n’est pas libre), se frayant une voie topographique ou topologique – ce qui est pousser un peu plus loin la réflexion. Le phénomène du fleuve a une affinité avec notre existence : une source discrète, secrète, dans la montagne, un long cours variable et sensible, une ouverture dans un estuaire, qui est un épanchement de l’être, une issue, une fin océanique. Mais il note également des affinités avec le cours de la pensée, une navigation mentale : Rilke se dit « engagé dans le courant qui m’entraine » et tout travail est de cet ordre-là.

La revue des ressources

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