samedi, décembre 24, 2011

.

GÉNIE



















Il est l'affection et le présent puisqu'il a fait la mai-
son ouverte à l'hiver écumeux et à la rumeur de l'été,
lui qui a purifié les boissons et les aliments, lui qui est
le charme des lieux fuyants et le délice surhumain des
stations. Il est l'affection et l'avenir, la force et l'amour
que nous, debout dans les rages et les ennuis, nous
voyons passer dans le ciel de tempête et les drapeaux
d'extase.
Il est l'amour, mesure parfaite et réinventée, raison

merveilleuses et imprévue, et l'éternité : machine aimée
des qualités fatales. Nous avons tous eu l'épouvante de
sa concession et de la nôtre : ô jouissance de notre
santé, élan de nos facultés, affection égoïste et passion
pour lui, lui qui nous aime pour sa vie infinie...
 Et nous nous le rappelons et il voyage...
Et si l'Ado-
ration s'en va, sonne, sa promesse sonne : "Arrière
ces superstitions, ces anciens corps, ces ménages et ces
âges. C'est cette époque-ci qui a sombré !"
 Il ne s'en ira pas, il ne redescendra pas d'un ciel, il

n'accomplira pas la rédemption des colères de femmes
et des gaîtés des hommes et de tout ce pêché : car c'est
fait, lui étant, et étant aimé.
O ses souffles, ses têtes, ses courses ; la terrible célé-

rité de la perfection des formes et de l'action.
O fécondité de l'esprit et immensité de l'univers !
  Son corps ! le dégagement rêvé, le brisement de la

grâce croisée de violence nouvelle !
  Sa vue, sa vue ! tous les agenouillages anciens et les

peines relevées à sa suite.
Son jour ! l'abolition de toutes souffrances sonores et

mouvantes dans la musique plus intense.
Son pas ! les migrations plus énormes que les anciennes

invasions.
 O lui et nous ! l'orgueil plus bienveillant que les cha-

rités perdues.
 O monde ! et le chant clair des malheurs nouveaux !
Il nous a connus tous et nous a tous aimés. Sachons,

cette nuit d'hiver, de cap en cap, du pôle tumultueux
au château, de la foule à la plage, de regards en regards,
forces et sentiments las, le héler et le voir, et le ren-
voyer, et sous les marées et au haut des déserts de neige,
suivre ses vues, ses souffles, son corps, son jour.
.
.
.





.
.
.
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire