jeudi, août 19, 2010

Jacques Ancet
Vingt-quatre heure, l'été
encres de Jean Murat
éditions Lettres vives
.

Il y a dans tout poème une bouche obscure, muette, qui compte. Et ce qu'elle compte, c'est l'irréversible qui revient. Elle dit ce qui est là et n'y est pas, ce qui s'éloigne, ce qui s'approche. Elle est la bouche du présent.

Chaque heure est un poème, chaque poème une heure. Un voyage de l'infime - éclats, fils, feux, fraîcheur, moiteur des corps... Vivacité, violence, naissance et mort, un passage de l'insaisissable...La voix de ce qui se tait mais insiste... Le compte de ce qui ne s'ajoute pas mais recommence
J.A.
L.A. photographies, Beaufort août 2010



Jacques Ancet
Vingt-quatre heures, l'été
douze heures
.
A douze, le temps s'arrête.
C'est comme un souffle coupé
où tout tremble, se dissout.
Les choses perdent leur nom.
La cime de la lumière
est l'image du désir,
cette vibration unique
des corps, de l'instant, des fruits.
Le feu brûle sans brûler.
On ne compte plus. On sait
qu'on est là, que c'est le centre,
la passion de l'équilibre
.

L.A. photographies, Beaufort août 2010
°
L'univers ( que d'autres appellent la bibliothèque ) ... J.L. Borges
Pour Fayçal
.
Car j'ai quelque chose à te dire,
une parole à te communiquer,
la parole de l'arbre
et le chuchotement de la pierre,
le murmure des cieux à la terre,
des abîmes aux étoiles.
Je connais un éclair que les cieux ignorent,
une parole que les hommes ne connaissent pas,
que les multitudes de la terre ne comprennent pas.
.
Le poème de Baal à Annat ( XIV è siècle av. J.C. )