jeudi, juillet 22, 2010

Arole ou Cembro

peu importe
dans la brume
dansons la danse du pin
.


Notre seul pin indigène dont les aiguilles de 5 à 12 cm sur 1 mm se groupent par 5. Grossièrement cylindrique, terminé par une cime mousse souvent bi - ou trifurquée, l'arbre ressemble alors à une sorte de candélabre. En zone de combat il buissonne souvent
.




L.A. photographies,
entre le Col des Milles et la cabanne Brunet,
tour des Combins, juillet 2010





Vieil Os

dans le ciel vols de Chocards à bec jaune
au sol vieil os
dans ma tête un chant
sans cesse marchant sans cesse
sous le pas sous la pas
la terre tourne
l'esprit de la montagne et moi
roue incessante des existences
.



L.A. photographies,
Tour des Combins, juillet 2010



Fin d'après - midi

Col du Grand-St- Bernard, 2489 m, Hospice
.
Les nuages forment à l'Occident des montagnes empourprées
un dehors un dedans, mon corps
invisible dans son visible
il se plie, il a une chair
.
Chadô
la voie du thé
également infusion chaude
ou simplement
Thé
Il n'existe plus en l'occurrence que le Thé,
fait appel à tous les sens et impose le silence à l'intellect,
source de dualisme
.

Studio

Tout l'été
je suis un chemin adorable sous les mélèzes,
un sentier abrupt sur une moraine parmi les saxifrages
.
Scènes lyriques accompagnées de flûte et de tambour
c'est au sommets sauvages, où la féerie manoeuvre, que je demande asile
.
Dans mon studio, souvent, j'ouvre La Saveur du Monde
par exemple P. 108
Clair de lune sous la falaise, Shitao
François Cheng note
:
Si bien installé qu'on sait, est-on jamais vraiment quelque part à demeure ?
La condition de l'homme : L'Exil.
(...) Que l'exilé daigne jeter un oeil par-dessus la balustrade :
le pays désiré est là, à portée de regard.
Il peut même fermer les yeux :
un coeur pur ne contient-t-il pas tous les mondes
.

Philippe Sollers dans son roman Studio, Folio 3168 / P. 12
:
Mon studio est bien situé. Ni trop éloigné ni trop proche du centre, il est au cinquième étage d'une grande cour où poussent deux érables et un marronnier dont je n'ai pas encore vu les feuilles. Il y a aussi, dans un coin, du lierre, des fusains, des lilas, trois rosiers sauvages en attente. Deux entrées, deux sorties, l'une donnant sur une rue presque toujours déserte, l'autre sur un carrefour largement ouvert
.
En page de couverture, Shitao, Clair de lune sous la falaise, Musée du Palais, Pékin.
Marcher sur les pierres...
merveilleuse monotonie démesurée du sol.
Être à chaque pas davantage terrien
.

L.A. photographies, Grande Lé,
Tour des Combins, juillet 2010

passé, disparu, libéré, échappé,
immense journée à découvert, le corps rencontre sa respiration
les pieds, un appel pour rebondir
.

L.A. photographies, sous la Fenêtre de Ferret
le Mt Blanc et les Grandes Jorasses
juillet 2010

Lac de Fenêtre, sous la Fenêtre de Ferret, 2456 m
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L.A. photographie, Tour des Combins, juillet 2010