lundi, avril 26, 2010

il appartient à celui qui vit avec la plus haute intensité,
la vie complète se trouve dans l'esprit
.
je tourne mon regard vers le bien véritable,
heureux de mon propre fonds.
Mais ce fonds, quel est-il
?
Moi même et la meilleur part de moi-même
.
L.A. photographie, les Noyers, Briey, avril 2010


évidence absolue
face there to space here
face là-bas à Espace ici
.





L.A. photographies,
Briey en forêt, avril 2010



Epine-blanche Aubépine épineuse
poire-d'oiseau Senelles aubépine
feuilles plus ou moins divisées
fleurs odeur des amandes amères
.


Chemin des aubépines
.





L.A. photographies,
Briey, avril 2010





La haie formait comme une suite de chapelles qui disparaissaient sous la jonchée de leurs fleurs amoncelées en reposoir ; au-dessous d'elles, le soleil posait à terre un quadrillage de clarté, comme s'il venait de traverser une verrière ; leur parfum s'étendait aussi onctueux, aussi délimité en sa forme que si j'eusse été devant l'autel de la vierge, et les fleurs, aussi parées, tenaient chacune d'un air distrait son étincelant bouquet d'étamines, fines et rayonnantes nervures de style flamboyant comme celles qui à l'église ajouraient la rampe du jubé ou les meneaux du vitrail et qui s'épanouissaient en blanche chair de fleur de fraisier. Combien naïves et paysannes en comparaison sembleraient les églantines qui, dans quelques semaines, monteraient elles aussi en plein soleil le même chemin rustique, en la soie unie de leur corsage rougissant qu'un souffle défait.
moi qui aime les aubépines
sur leurs chemins comme s'il n'y avait
qu'un jour de vie
.


L.A. photographies, Briey, avril 2010


Je m'imagine un corps plein de membres pensants qui
bourdonne de l'odeur des aubépines
.

Membres. Commencer par là . Pour régler l'amour qu'on se doit à soi même, il faut s'imaginer un corps plein de membres pensants, car nous sommes membres du tout, et voir comment chaque membre devrait s'aimer, etc
.
L.A. photographie, le chemin des aubépines, Briey, avril 2010, avec les Pensées
indéfiniment le même charme avec une profusion inépuisable
.


... J'avais beau rester devant les aubépines à respirer, à porter devant ma pensée qui ne savait ce qu'elle devait en faire, à perdre, à retrouver leur invisible et fixe odeur, à m'unir au rythme qui jetait leurs fleurs, ici et là, avec une allégresse juvénile et à des intervalles inattendus comme certains intervalles musicaux, elles m'offraient indéfiniment le même charme avec une profusion inépuisable, mais sans me le laisser approfondir davantage, comme ces mélodies qu'on rejoue cent fois de suite sans descendre plus avant dans leur secret...



L.A. photographies, Briey, chemin des aubépines
avec Proust, du côté de chez Swann, Combray,
avril 2010