P. Joseph Redouté
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
lundi, mars 29, 2010
Lao-tseu, tao-tö king, VI
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Le génie de la vallée ne meurt pas.
Là réside la femelle obscure.
Dans l'huis de la femelle obscure,
réside la racine du ciel et de la terre
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Subtil et ininterrompu, il paraît durer.
Sa fonction ne s'épuise jamais.
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C'est dans la nécessité que surgit l'improbable
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C'est de l'improbable que surgit le champ
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C'est du champ que surgit l'extase
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C'est de l'extase que surgit le tout
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C'est du tout que comme dans un soupir, surgit le rien.
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Le génie de la vallée ne meurt pas.
Là réside la femelle obscure.
Dans l'huis de la femelle obscure,
réside la racine du ciel et de la terre
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Subtil et ininterrompu, il paraît durer.
Sa fonction ne s'épuise jamais.
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C'est sans doute ce genre de rapport au tout et au rien, qui inspira à
René Lavendhomme le poème d'Alphes
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C'est en plein milieu de rien que surgit comme par décompression la nécessité.
C'est dans la nécessité que surgit l'improbable
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C'est de l'improbable que surgit le champ
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C'est du champ que surgit l'extase
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C'est de l'extase que surgit le tout
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C'est du tout que comme dans un soupir, surgit le rien.
1739, 5 juin
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Le vendredi 5 juin, vers 5 heures du soir, un orage, remontant la vallée du Doron, éclata sur la montagne de Bisane. Une pluie diluvienne s'abattit sur le versant qui regarde Villard-sur-Doron et y creusa cinq profonds ravins. Les terres détrempées, mêlées à l'eau de ruissellement, formèrent des laves qui roulèrent jusqu'au fond même de la vallée, et barrèrent le Doron , en deux endroits, de telle façon que la rivière a emporté le pont du dit lieu de Villard et une partie du grand chemin...
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Le Doron de Beaufort, historique des crues
Paul Mougin, les torrents de Savoies
Fontaine de Siloé
De la torrentialité
Dans le langage courant, on désigne par torrent tout cours d'eau descendant des montagnes. Combien de poètes ont chanté le murmure ou la plainte du ruisselet limpide ! qui n'a entendu célébrer les heurts, les violences contre les rochers de sombres gorges d'une eau rugissante, écumeuse qui semble vouloir ébranler les falaises d'alentour et se précipite par de prestigieuses cascades dans les plaines qu'elle anime et féconde ! Les torrents dont il sera ici question n'ont rien du charme qui a inspiré tant de gracieuses idylles ou de romantiques descriptions : ce sont des cours d'eau à crues subites et violentes, à pentes fortes et irrégulières. Ils affouillent, le plus ordinairement dans la montagne, déposent dans la plaine leurs matériaux de charriage en exhaussant leur lit, ce qui a pour conséquence le déversement des filets liquides au moment des crues
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Au début du XXe siècle, Les torrents de Savoie constituent une véritable banque de données avant l'heure, réalisé par un spécialiste hors pair, Paul Mougin, ingénieur des Eaux et Forêts. L'auteur y " met en fiches " tous les affluents des sept grands bassins de rivières des deux départements de la Savoie et de la Haute-Savoie
:
- les bassins de la Dranse et du Léman
- le bassin de l'Arve
- le bassin des Usses
- le bassin du Fier
- le bassin de la Leysse et le Lac du Bourget
- le bassin de l'Isère
- le bassin de l'Arve
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Il analyse toutes les caractéristiques des torrents ( étude des bassins versants, nature des terrains, pentes, débits...). Mais au delà des repères techniques, il s'intéresse à la cohabitation entre les eaux et les hommes, dresse un catalogue implacable des catastrophes qui, au fil des siècles, ont dévasté la montagne et endeuillé les villages (inondations, débordements, glissements de terrain...), et répertorie les innombrables ouvrages d'art que le génie humain s'est acharné à opposer à la sauvagerie des torrents
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Le chant régional
La Fontaine de Siloé