samedi, août 21, 2010

pour Agnès
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Sylvie Doizelet, qui pratique la capitale anglaise depuis l'adolescence, a pris lors de ses récentes promenades quelques instantanés qui traquent Londres dans Londres - quelques-unes des innombrables mises en garde qui attendent le Londonnien à chaque pas
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Et Jean-Claude Pirotte a, en quelque sorte, légéndé les clichés, qui lui ont inspiré de courtes fables disant à la fois l'air du temps, la mémoire perdue, et les dangers qu'affronte aveuglément l'être humain dans un univers en voie de délabrement, ou de métamorphose inquiétante. Cent cinquante ans après Les cris de Londres, en voici donc les périls
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Dans la gare, les parapluies sont dangereux. Leurs baleines perfides perforent les poumons des voyageurs de banlieue. Il arrive que deux parapluies se battent en duel, impunément. Le chef de gare feint de ne rien remarquer. De toute façon,Scotland Yard arriverait trop tard, et le Bobby de service est à l'hôpital, victime d'une chute sur le sol glissant
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La grille des mots croisés du Times l'obsède chaque matin, à l'heure du thé, dans son pub favori. Il tient la page ouverte, à demi pliée, observe les cases noires et blanches où se répandent quelques miettes de scones. Il attend qu'un rayon de soleil, ou l'éclair d'un des néons du bar, survienne et dépose une trace fugitive sur le papier froissé, dans l'espoir chaque jour déçu d'y déchiffrer les raisons de sa chute.



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