vendredi, août 20, 2010

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Frédéric Gabriel


Harpocrate obsidional
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Le silence est ma langue maternelle.














Seul un Traité des Sibylles pourrait permettre d'en imaginer les fondements. Dans ce genre de discipline, le pneuma est capital. Le flux et reflux du silence indiquent des spectres sonores, réminiscences d'anciens échos. En basse continue, le poumon, car le souffleur est esclave de ce bout de vie


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Abondance et absence, le silence a sa logique. Le plus difficile est de l'inventer. Alors s'installe un rapport différents aux objets : densité, verdure et harmoniques. Gravité et élan muet, suspension, il possède sa propre épigraphie. Le silence n'est pas seulement cette pierre dans la bouche qu'il faut accepter comme premier exercice de l'ancienne rhétorique. On irait jusqu'à le considérer comme une racine, un texte gisant. L'exhumer est un péché gracieux
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Mieux vaut lui préférer une esquisse, quelques mots perdus, le titre d'un texte absent, une archéologie des voix défuntes, assemblées en compositions impures.
Mais le silence ascétique est aujourd'hui bien mal connu.
Le silence, aussi, pour s'acclimater à la morocosmie
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Harpocrate, que les égyptiens considéraient comme le fils d'Isis, né après la mort d'Osiris, était, selon eux, le Dieu du silence. On le représente sous la forme d'un jeune homme à demi nu, couronné d'une mitre égyptienne, soutenant d'une main une corne d'abondance, et tenant un doigt de l'autre sur sa bouche, pour indiquer le silence. On lui consacrait le pêcher parce que la feuille est en forme de langue, et que le fruit ressemble au coeur...


Source texte, La Polygraphe, Comp'act 27/28/29

autre bibliothèque 
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Lorsqu'on a commencé 

à faire sa part au silence

il l'exige toujours plus grande



le silence

possède un rôle singulier 

il sertit



Écouter 

nécessite à la fois une ouverture et une 

fermeture

une sorte

d’iris



le bruit occupe et confisque 

l’ouïe





























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