lundi, août 16, 2010

Celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes mais à Dieu,
car personne ne le comprend,
et c'est en esprit qu'il dit des paroles mystérieuses

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1 Corinthiens 14.2
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Quand vous ne comprenez plus rien, lisez à haute voix. ( Joyce )
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c'est déjà plus clair
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Les métaphores se font palpables
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les ellipses cernables
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les ténèbres moins obscurs grâce aux interstices de sens...

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Dans l'Exode, le deuxième commandement (Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre) (Ex 20.4) vient juste après l'instant où Yhvh se nomme lui-même (Moi, Yhvh, ton Elohim... ) (Ex 20.2).

L' interdit  jeté sur l'image est rapproché de la parole performative qui énonce la loi. C'est une double injonction (double bind), une injonction paradoxale : Ce que j'ai dit et qui aura été, tu ne le dis pas autrement - mais tu ne peux pas faire autrement que le dire autrement.


Joyce met le lecteur dans une situation comparable.
Tu ne me touches pas, tu ne me lis pas, mais tu dois essayer de me comprendre.

Ce que j'écris en langues inaudibles se veut intraduisible dans ta langue unique, illisible.

Tu ne me traduiras pas; mais je m'offre  à ta lecture, je t'enjoins de me lire, Tu me traduiras. Je que je dis à la première personne (He war / Il fut) peut aussi se lire à la troisième personne (He war / Il guerre).

Derrida, Ulysse gramophone, deux mots pour Joyce.
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