mardi, juin 15, 2010

L'originalité inouïe de la Divine Comédie est de nous rendre le royaume de Dieu au plus haut point désirable par contraste avec les cercles de l'enfer et les corniches purificatrices du purgatoire. Désirable et connaissable, ce qui ne va pas seulement dans le sens mystique mais initiatique. Il est possible, ici, maintenant, de traverser la première mort et de retrouver la " forêt épaisse et vive " du paradis terrestre. Il est possible, après avoir revu les étoiles ( merveilles que nous n'éprouvons plus que de façon furtive et négligente ), de monter vers elles et en elles. C'est de l'intérieur du cosmos que Dante nous parle, avec son vrai corps charnel. Les deux ne font qu'un, ils s'approfondissent et brûlent ensemble. Ce cosmos n'est pas celui de la science, bien entendu, mais un immense mouvement combinatoire comportant, dans sa lenteur comme dans ses fulgurances, l'histoire de l'humanité tout entière convoquée déjà, avant le Jugement dernier, au tribunal de la justice et de l'amour
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L.A. photographie, Dante , Florence, mai 2010
Ph.Sollers, le temps de Dante, Folio 3747/P.12

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