mercredi, décembre 30, 2009

Mel Robson

Ceramic artist, Australia
Le Nant-Rouge
.

avec aile & elle
eau neige glace
quelques branches
blanc blanc blanc
pluie
.
L.A. photographie, les Saisies, décembre 2009
mais où mon froid ?




route
terrain noir
averse de pluie
forte
.
L.A. photographie, route départementale 123
décembre 2009

comme limite pluie neige
.

L.A. photographies,
Villard S/Doron, décembre 2009



.

E.E.Cummings














je Te remercie Dieu pour surtout ce stupéfiant
jour : pour la fougue vertement bondissante des arbres
et un vrai bleu rêve de ciel ; et pour tout
ce qui est naturel qui est infini qui est oui

(je qui suis mort est vivant de nouveau aujourd'hui,
et c'est l'anniversaire du soleil ; c'est l'anni
versaire de la vie et de l'amour et des ailes : et du gai
grand évènement sans limite de la terre)

comment à goûter toucher entendre voir
respirer un-élevé du non
du tout néant-simplement être humain
Te douterait-il inimaginable ?

(maintenant les oreilles de mes oreilles s'éveillent et
maintenant les yeux de mes yeux sont ouverts)



E.E.Cummings
poèmes choisis, José Corti. P.205
traduit par Robert Davreu


























.
.














Si la poésie de Cummings a pu paraître en son temps d'avant-garde, elle ne résiste au temps que parce qu'elle est fermement ancrée, sans nul traditionalisme, dans cette tradition qui remonte à la plus haute antiquité, celle d'Orphée, éveillant tous les sens et animant toute la création par la vertu de son chant.

Je me suis donc, après d'autres, confronté à l'intraduisible - y compris sans doute en anglo-américain - du poème-et-de-la-langue Cummings ; entreprise dont tous s'accordent à juger qu'elle est folle (et désespérée), mais précisément en ceci qu'elle pousse à l'extrême le paradoxe de l'essence même de la traduction, qui est que seul ce qui ne peut-être traduit mérite finalement de l'être. Tout autre tentative de justification serait inutile, pour ne pas dire indécente
.


Robert Davreu