
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
mercredi, décembre 30, 2009
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E.E.Cummings

je Te remercie Dieu pour surtout ce stupéfiant
jour : pour la fougue vertement bondissante des arbres
et un vrai bleu rêve de ciel ; et pour tout
ce qui est naturel qui est infini qui est oui
(je qui suis mort est vivant de nouveau aujourd'hui,
et c'est l'anniversaire du soleil ; c'est l'anni
versaire de la vie et de l'amour et des ailes : et du gai
grand évènement sans limite de la terre)
comment à goûter toucher entendre voir
respirer un-élevé du non
du tout néant-simplement être humain
Te douterait-il inimaginable ?
(maintenant les oreilles de mes oreilles s'éveillent et
maintenant les yeux de mes yeux sont ouverts)
E.E.Cummings
poèmes choisis, José Corti. P.205
traduit par Robert Davreu
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E.E.Cummings

je Te remercie Dieu pour surtout ce stupéfiant
jour : pour la fougue vertement bondissante des arbres
et un vrai bleu rêve de ciel ; et pour tout
ce qui est naturel qui est infini qui est oui
(je qui suis mort est vivant de nouveau aujourd'hui,
et c'est l'anniversaire du soleil ; c'est l'anni
versaire de la vie et de l'amour et des ailes : et du gai
grand évènement sans limite de la terre)
comment à goûter toucher entendre voir
respirer un-élevé du non
du tout néant-simplement être humain
Te douterait-il inimaginable ?
(maintenant les oreilles de mes oreilles s'éveillent et
maintenant les yeux de mes yeux sont ouverts)
E.E.Cummings
poèmes choisis, José Corti. P.205
traduit par Robert Davreu
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Si la poésie de Cummings a pu paraître en son temps d'avant-garde, elle ne résiste au temps que parce qu'elle est fermement ancrée, sans nul traditionalisme, dans cette tradition qui remonte à la plus haute antiquité, celle d'Orphée, éveillant tous les sens et animant toute la création par la vertu de son chant.

Si la poésie de Cummings a pu paraître en son temps d'avant-garde, elle ne résiste au temps que parce qu'elle est fermement ancrée, sans nul traditionalisme, dans cette tradition qui remonte à la plus haute antiquité, celle d'Orphée, éveillant tous les sens et animant toute la création par la vertu de son chant.
Je me suis donc, après d'autres, confronté à l'intraduisible - y compris sans doute en anglo-américain - du poème-et-de-la-langue Cummings ; entreprise dont tous s'accordent à juger qu'elle est folle (et désespérée), mais précisément en ceci qu'elle pousse à l'extrême le paradoxe de l'essence même de la traduction, qui est que seul ce qui ne peut-être traduit mérite finalement de l'être. Tout autre tentative de justification serait inutile, pour ne pas dire indécente
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Robert Davreu