jeudi, décembre 17, 2009

Les pieds

Ils mettent la personne sur les pistes terrestres
qui ne font qu'imiter les grands itinéraires
des étoiles qui courent le cosmos
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Qu'ils sont beaux sur les montagnes,
les pieds du messager de bonnes nouvelles
Isaïe 52.7
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L.A. photographie, les pieds de la Nymphe Echo
Paul Lemoyne 1821 musée du Louvre,
Paris novembre 2009
équilibre positif
L.A. encre sur papier & photographie, 2009

Extrait du journal inédit
de Sibylle Lacan
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frémissement du coeur
c'est lui
c'est lui que je veux
pourquoi tourne-t-il la tête
pourquoi cet air indifférent ?
novembre 1978
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Le cercle clos.Désert humain. La nuit inexorable. Liberté-prison.Où aller ? Où est celui à qui je parlerai ? Les livres sont fermés. Le sommeil est ailleurs. Il n'y a pas de demain. Le temps est arrêté, en panne. Il faut tenir, briser le cercle par des paroles magiques, forcer le temps à reprendre son cours, ordonner à Dieu d'être
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avril 1981
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L.A. photographie, La Prière, J.Louis Jaley
marbre exécuté à Rome en 1831 salon de 1833,
musée du Louvre, Paris, novembre 2009
°
Source du texte, Ligne de risque n° 24, février 2009
Monte Bianco
un bel giorno
un bel giorno questo
immagina
L.A. photographie,
du Signal des Saisies, le versant italien
Sud-Ouest du Mont-Blanc

Cristina Campo







Cristina Campo 

l'auteur d'une oeuvre 
concise et secrète d'une rare 
incandescence











Pietro Citati nous en a donné un fidèle et saisissant portrait : " Cette anachorète possédait la courtoisie mondaine, la grâce exquise et insaisissable d'une dame italienne de la renaissance ou d'une aristocrate de la fronde. C'était aussi une créature enflammée, violente, pleine d'une ardeur chevaleresque, une Clorinde qui ignorait la prudence et les demi-mesures. Sa sensibilité subtile et ombrageuse - tressaillements de l'âme, vibrations de l'univers - atteint à l'extrême de la tension, se muant en une sensualité surnaturelle. Elle n'écrivit jamais de romans ni de nouvelles, de traités ou de longs essais - mais seulement de brèves proses. Elle aimait ce qui est petit. " Infiniment plus délicate et terrible est la présence de l'immense dans le petit, que la dilatation du petit dans l'immense." Elle avait un sens souverain des limites, de la frontière - elle, si démesurée dans son âme. "









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La noix d'or est un livre composé de textes arrachés à l'oubli. Comme dans les impardonnables, Cristina Campo y manifeste son amour de la perfection et son sens suraigu de la forme. " Il y a quelque chose de royal dans le style mental de cet écrivain " , remarquait Giorgio Manganelli. On le vérifie ici dans des textes consacrés à Shakespeare, Virginia Woolf, Jorge Luis Borges, Katherine Mansfield, Djuna Barnes, Simone Weil, Truman Capote, entre autres écrivains, mais aussi aux arts, aux villas florentines, aux contes, aux rites et à la liturgie
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Cristina Campo
La noix d'or, traduit de l'italien par Monique Bacelli et J.B. Para
L'Arpenteur / Gallimard