dimanche, novembre 08, 2009



J'ignore la route sur laquelle notre souffle se retire. Le
jour, en tombant, m'entoure
.
L.A. photographies, sur la route du Mont, Beaufort, novembre 2009
avec André du Bouchet, dans la chaleur vacante, avant que la blancheur.
L.A. photographie, Beaufort novembre 2009
°
Promenade d'écorce blanche et d'ocre d'or
nuances allant du jaune au brun
entre foncé et transparence


L.A. photographies, détails
sur un chalet d'alpage, Beaufort
novembre 2009


Libre de sens

Ce qui prolonge, en l'occurrence, un grand moment de la réflexion du poète afghan Sayd Bahodine Majrouh, tué d'une rafale de mitraillette le 11 février 1988 à Peshâwar, au Pakistan, sans doute l'un des plus grands poètes de l'alerte du XXè siècle. Révolté contre toutes les formes autoritaires et dogmatiques de pensée, Majrouh assumait lucidement les risques de la recherche passionnée du sens à l'intérieur d'une société et d'un monde totalement privés de sens par ceux-là mêmes qui prétendent en détenir, par fanatisme religieux, l'unique secret
:
Ô amis ! Je reviens de contrée lointaine et de nuit sans fin
Je reviens de la patience hors temps, du mouvement sans
espace : je suis libre de sens.
La vie, le monde ne font pas sens.
Ni ne saurait faire sens la recherche d'un sens.
Étrange liberté que la mienne : je ne découvre rien, je crée. Je
suis un infatigable créateur de sens.
°
source Alain Jouffroy
manifeste de la poésie vécue


L.A. photographies, détails
chalet d'alpage, Beaufort, novembre 2009


Sur la hauteur du froid

la corde
amenée bat sans raison,
les mains
ont rompu la minute du ciel
.
Un grand désir fustige
toutes choses,
il dresse le corps en proie à la fureur,
le moindre
s'éparpille dans le sanglot
du vent
.
Sous mes pas la terre
craque,
la pellicule du monde
s'efface,
une ride de givre, le souffle
des brumes basses
.
Jadis, une mer et des bêtes
inconnues,
le lagon paisible offert
aux dents âpres
de la mort, la vigueur
et la hargne,
tout se levait, c'était la sueur,
c'était la fatigue,
de grands corps disparus
flottent
dans nos mémoires, nous procédons
les déluges
.


Les branches grêles des arbres
et les oiseaux
guettant des proies, au-delà
du regard
vire l'incertitude d'un autre
monde
.




Des paroles, des cris, la cabane
débonnaire
des crimes et des amours,
tout s'échange
ou se métamorphose, l'un à l'autre
est relié
par un fil, chacun est pris
dans le geste
mitoyen,
la haine voltige et la chanson
...
°
Yves Peyré
Chronique de la neige
poèmes /Galilée
dessins de Pierre Alechinsky

Calligraphie ! ?



L.A. photographies, sur la porte d'un chalet d'alpage
Beaufort, novembre 2009