dimanche, octobre 18, 2009

Il est le paysage




Ce n'est pas forcément dissolution, comme si le marcheur s'évanouissait et en devenait une simple inflexion, une ligne supplémentaire. Parce qu'en lui soudain ce rapport s'illumine. C'est comme un instant qui éclate. Feu brusque : le temps s'enflamme. Là, le sentiment d'éternité, c'est tout à coup cette vibration des présences. L'éternité, ici, comme étincelle
.
L.A. éboulis sous le Pic de Bure, octobre 2009
avec Frédéric Gros, marcher une philosophie, carnetnord

éboulis


amas de matériaux éboulés
.
L.A. photographies, Pic de Bure, octobre 2009


de l'éboulis


marcher interminablement
faire passer par ses pieds l'immensité
de l'éboulis
respirer des heures les cailloux
en les avalant longuement
le marcheur n'est plus sur l'éboulis
il est l'éboulis
.
Ah ! vous l'aimez la montagne
vous aimez manger le cailloux
.

L.A. photographies, éboulis
sous le Pic de Bure, octobre 2009

Lignes de crête





L.A. photographies, lignes de crête du plateau de Bure
octobre 2009


Vers l'Ouest

Nous allons vers l'Est quand il faut comprendre l'histoire, étudier l'art et la littérature, en remontant les traces de notre race - nous allons vers l'Ouest comme vers l'avenir, avec un esprit d'aventures et d'entreprises
.

L'Ouest dont je parle n'est rien qu'un synonyme du mot " sauvage ", et je veux dire que c'est dans la vie sauvage que repose la sauvegarde du monde.
°
L.A. photographies,sous le Pic de Bure
avec H.D. Thoreau, Marcher,
octobre 2009

Rassemblement

des flots d'en bas
et que se montre le sol
et voilà
et le sol
il l'a appelé
Terre
.
L.A. photographies, sous le Pic de Bure, octobre 2009


Métanoïa



il s'agit d'une ré-orientation du désir vers
le large et grand dehors
.
Il se tient au milieu de moi l'inconnu
.
Une douce promenade
le penseur et le professeur de philosophie comprennent-ils
encore de nos jours que le précepte de Delphes
" Connais-toi toi-même "
est une invitation à une métanoïa ?
°
L.A. photographies, sous le Pic de Bure, octobre 2009

Dehors le vif

dehors

mais vide

le dehors

aujourd'hui
entrailles et poumons
dans
le grand froid

à côté de la porte

comme un torchon

accrochés


la paroi, la brèche, le ciel et moi
et ce vide encore...
je l'entends me dire
:
happe
espace
happe
.
je ne logerai pas dans l'écho
°
photographies, L.A/S.R. Vercors, octobre 2009
avec André du Bouchet

Calcaire


écorché vif en millions d'années
j'attache de la valeur à l'usage du verbe aimer
.
L.A. photographie, sur le balcon Est, Vercors, octobre 2009