mardi, septembre 15, 2009

Lure

calme, bleue, domine le pays, bouchant l'ouest de son grand corps de montagne insensible.
Des vautours gris la hantent.
Ils tournent tout le jour dans l'eau du ciel. Pareils à des feuilles de sauge.
Des fois, ils partent pour des voyages.
D'autres fois, ils dorment, étalés sur la force plate du vent.
Puis Lure monte entre la terre et le soleil, et, c'est, bien en avant de la nuit, son ombre qui fait la nuit aux bastide.
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Giono, Colline
voilà le vent qui court.
Les arbres se concertent à voix basse.
°
L.A. photographie, un peu avant le Jas des Bailles
sous la Montagne de Lure
avec Giono, Colline, septembre 2009

L'arbre est un Cèdre
Bleu
lié de l'arbre
peut-être bleu
la religion
la poésie
et l'histoire
l'ont consacré
°
L.A. photographie, sur la montagne de Lure, septembre 2009
Il y a sur la terre de beaux moments bien tranquilles. ( Giono )

Soies cotonneuses

Linaigrettes dans les toundras et
les marais tourbeux des montagnes
Passe toute chose du ciel. En vain ? non.
°
L.A. photographies, août 2009, Combe de la Grande Montagne
il y a
ce pin
la parole et la poussière
là l'éveil et la montagne
le sommet et sa brume
lentement l'oeil le murmure et la ligne de l'ombre
il y a ce rocher
le maître paysage la perfection
la rosée mes veines
cette fleur et mon sommeil
l'escalier infini au flanc de la colline

Fissures

fentes fines
à se glisser
forment telles cicatrices
sur le froid de la roche
liées à la Genèse
par les efforts tectoniques
ou l'impatience du temps
L.A. photographies, août 2009


Qu'elle soit proche sans être superficielle et qu'elle se déploie au loin sans connaître de limites : c'est alors qu'on peut parler d'une excellence d'au-delà la résonance . ( Sikong Tu, lettre sur la poésie à M. Li )
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L.A. photographie, sous le col Rosset, Gran Paradiso, septembre 2009

Je lis

Codex
Auxeméry
poésie
page 145
Wuhan, 94
pavillon de la grue jaune
nous irons vers l'est, mon amie
en descendant le fleuve, après le pont
silhouettes déjà,
immortels
l'un et l'autre
en avançant :
tout commence, et les êtres naissent
ici
tout finit, les êtres s'achèvent
& la voix dit :
le printemps est inscrit au ciel de l'est
et l'automne se lit du côté du couchant
quand nous aurons rejoint le lieu de notre aurore
nous saurons où porter nos pas pour disparaître
et si nous parvenons à nous fixer dans le néant
sans doute pourrons-nous aussi
revenir au plein jour de midi

le fleuve Bleu va

quand nous aurons passé les gorges, la voix se sera tue