dimanche, septembre 13, 2009

Un rayonnement continu et sensible


La première énergie qu'on sent en marchant, c'est la sienne, celle de son corps en mouvement. Il ne s'agit pas d'une explosion de force, mais plutôt d'un rayonnement continu et sensible (...) Marcher, à force de prendre appui sur la terre, de sentir sa gravité, de se reposer sur elle à chaque pas, c'est bien comme une inspiration d'énergie continue.
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L.A. photographie, sous le Col Rosset, Gran Paradiso, août 2009
Avec Frédéric Gros, Marcher, une philosophie, carnet nord

Il a ouvert le rocher et de l'eau a coulé,
elle s'est déversée comme un fleuve dans les lieux arides.
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L.A. sous le col Lauzon vers les Eaux-Rousses, vers 2600 m
traversée du Gran Paradiso, septembre 2009
avec le Psaume 105/41

Le Dao est sous le ciel

Le son des sonnailles
à la montagne rousse
se mélange
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Dans la contemplation de la réalité immédiate et évidente se révèle l'harmonie spontanée du cours des choses. " Le Dao est, sous le ciel, comme le ruisseau, le torrent, le fleuve et la mer "
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L.A. photographie, Alpage Riva, 2700 m ;
Gran Paradiso, septembre 2009 , avec Lao- Tzu

Le tonnerre et ses causes



La nuée, mise en pièces par l'assaut des vents effrontés, entre en fureur, et s'essaye à imiter le son du papier qu'on déchire. Car c'est un bruit de cette sorte que l'on peut encore reconnaître dans le tonnerre ; on croirait entendre des étoffes flottantes, des papiers envolés que les vents fouettent et emportent, et qu'ils font claquer dans les airs.
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L.A. photographies, Piani di Rosset 2700 m,
traversée du Gran Paradiso , septembre 2009.
Avec Lucrèce, de la nature , livre VI, le tonnerre et ses causes.

La prédominance du petit

Il y a le tonnerre sur la montagne = la prédominance du petit
les personnes cultivées sont extraordinairement
révérencieuses dans leur comportement
extraordinairement affligées dans le deuil et
extraordinairement frugales dans leur besoins
la flexibilité est au milieu
la perfection est rencontrée si vous n'allez pas trop loin
quand il est dangereux de continuer
il est impératif d'être prudent
ne persistez jamais délibérément !
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L.A. photographie, Pta di Galisia, 3346 m, septembre 2009
avec le Livre des Changements ( Yi-King )

Un jour

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Temps les pierres
Le vent
Siècles de vent
Temps les arbres
Pierre les gens
Le vent

Vire se love s'enterre
Dans le jour de pierre
Il n'y a pas d'eau mais les yeux brillent
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Octavio Paz
Versant Est poésie/Gallimard
traduit par Yesé Amory