mardi, juin 30, 2009

Vous entendez ?


On dirait que la pluie veut venir. Les arbres ploient avec un bruissement infiniment moindre. On les dirait suspendus à la venue de la pluie, sauf vers la fin, quand ils se redéploient et se redressent d'un bond félissant.
°
Martin Ziegler
Ô ter abcède
éditions L.Mauguin
L.A. photographie, rocher, détail
Lac du clou juin 2009

Seul

sous les saules regarde Louze courir
ombre et soleil froissement de juin de soie
le vent ses doigts dans le feuillage mes cheveux
Géraniums
Myosotis
Oseille et Rumex
MOI
palais langue langue sourcils
lèvres oreilles oeil
mains genoux pieds
corps tout entier
PAROLE
je lis :
Le terme ullâsa
briller irradier
devenir visible et perceptible se mouvoir
résonner jouer danser
être heureux
je lis encore
A+HA donne la totalité des phonèmes, à quoi il faut ajouter la résonance nasale, qui suit les voyelles, et voilà AHAM, qui signifie " je " absolu, divin, totale plénitude
.
Un peu plus haut sur le sentier de montagne
entre les Aulnes et le ruisseau
babils murmures chants
j'entends
un gazouillis musical variable
celui d'une invisible Fauvette
Orphée Masquée Grisette Babillarde ?
je m'incline pour la Fauvette à Tête Noire
gazouillis vif et clair avec motif final accentué en forte
plus haut encore
au bord de la Tempête
roches
dos
moutons arrondis
sur l'eau
risée miroitement scintillement étincelles
assis sur le rocher là je l 'entends
soleil voix lumière écho des lumières soleil coeur lumière
PARADIS
il va falloir rester réveillé maintenant absolument réveillé

Celui qui est dans l'écorce


Les éclairs se sont cachés dans l'arbre
et attendent que le tonnerre ait fini de compter
en bas dans un courant d'air les visages des hommes
ils entourent l'arbre
ils maudissent celui qui est dans l'écorce
où je vis à double tranchant
°
La huitième écorce - Gil Pressnitzer
source, Nathalie Riera, note de lecture ici
°
L.A. photographie, écorce d'épicéa, Beaufort mai 2009