samedi, juin 27, 2009

Lecture au-delà...

siècle par siècle
cônes
en limite supérieure
°
L.A. photographie , de gauche à droite,
la Légette du Mirantin, le Col de Roche Plane et Roche Plane, juin 2009

Certaines formes

en mouvement continu, en transformation ininterrompues provoquent ces émotions inexplicables. à un point précis, trop vite dépassé, on voudrait immobiliser leur déroulement. Lui faire rebrousser chemin. Retrouver l'instant.
°
André Ar Vot , cent vues de l'enclos des nuages, José Corti
L.A. photographie, Roche Plane, juin 2009

sur le sentier

à
pied
d'oeuvre
la
parole
errante
°
le
creux
un
cercle
le
cercle
un
vide
le
vide
une
veine
la
veine
une
intaille
sur
le
chemin
de
pierre
sourd
la
voix
blessée
°
épié
le
pas
épiée
la
voix
piétinée
le
feuillage
piétinée
la
pensée
le
corps
traqué
s'empierre
°
la
peine
à
peine
même
pas
- ailleurs
°
Julien Bosc
PAS
Editions Unes

2

Les arbres sont la sainteté du monde
L'absolu de lumière habillé par de l'ombre
Jusqu'à l'effacement de l'arbre dans sa nuit
Puis dans le jour, dans le sommeil du jour
Voici la statue de l'éclair
Déshabillée par la foudre, ruinée par la nuée de
sauterelles
Que le soleil va boire
Avec la sève avec les colliers d'ambre
°
Salah Stétié
l'écorcement
fario 7

La vie qui s'éloigne

(...)
Et c'est pour la raison que l'industrie globale administrée a promis de répondre à tout, de pourvoir à toutes les nécessités qu'elle a créées, de devenir concrètement le seul interlocuteur auquel il est possible d'avoir accès, la seule mamelle, le seul miroir, le seul monde - un monde sans discontinuité, sans intervalles, sans faille et sans répit, que l'idée d'une escapade s'est un peu perdue. Des chemins pour entrer en soi-même, d'autres pour en sortir, des vues sur des paysages qui étonnent, des nuits noires à sonder, des appels, des voix étrangères qui persistent dans l'harmonie ou la dissonance qu'elles frôlent, comment y atteindre dans ce face-à-face de reflets jusqu'à la perte de toute définition que font le mouvement incessant et son spectacle ?
(...)

Fario, exergue

La très haute grange parmi les prairies, avec son toit de tuiles fraîches où s'avivent les ciels d'été, l'âpre crépi des murs, le banc toujours vide entre deux portes fermées, ce port-des-prés tout pareil ( on dirait ) à d'autres granges perdues dans d'autres prairies, d'où vient que je retourne à lui sans cesse, comme si, hors des sables du réel, une oasis miraculeusement m'était donnée où triomphe enfin la toute-puissance du coeur ?
Gustave Roud
°
On peut fort bien imaginer que la splendeur de la vie existe autour de chaque homme, dans la plénitude, entière et toujours prête, mais voilée, en profondeur invisible, très éloignée. Elle est là, ni hostile, ni rétive, ni sourde. Qu'on l'invoque par le mot juste, alors elle apparaît. C'est le caractère de la magie, qui n'est pas création, mais invocation.
Franz Kafka

La contrée

Au nord les nuages tissent les couleurs, au sud les vents composent les échos.
à l'ouest une fée joue avec trois pommes d'argent, à l'est un enfant soulève des montagnes... Cette contrée est sans limites.
°
Margarita Xanthakou
Revue de poésie contemporaine, Pas n° 4
édition L.Mauguin
imite le moins possible les hommes
dans leur énigmatique maladie de faire des noeuds. ( R.Char )