vendredi, juin 26, 2009

Montagne déchirée

Oh ! la toujours plus rase solitude
Des larmes qui montent aux cimes
.
Quand se déclare la débâcle
Et qu'un vieil aigle sans pouvoir
Voit revenir son assurance,
Le bonheur s'élance à son tour,
à flanc d'abîme les rattrape
.
Chasseur rival, tu n'as rien appris,
Toi qui sans hâte me dépasses
Dans la mort que je contredis.
°
René Char
Le rébanqué, Lagnes, 29 août 1949.
( Les matinaux, 1950 )

Voyez ce buisson


au bord de la Tempête claire
un buisson
genévrier & myrtille
un buisson
sous le buisson
un rocher
blanc
de granit
un rocher blanc de granit & de feu
au bord de l'eau
silencieux au bord de l'eau
le feu
le rocher
le buisson
genévrier & myrtille mille années sont nécessaires
°
L.A. photographie, Lac de la Tempête, juin 2009

Suinter


en parlant d'un liquide
s'écouler très lentement
lentement et imperceptiblement
un liquide
suinte sur la roche d'une façon subtile
un suintement
d'une façon subtile que l'on ne peut entendre
un suintement
un inaudible
lié
entre l'humide et le sec
°
L.A. photographie, Lac de la Tempête, juin 2009

Sébastien Maziere
°

La floraison d'une complicité entre le photographe et ses modèles, une délicatesse qui échappe à tout commentaire, la capacité précieuse de regarder le monde avec poésie...
°

En conjonction...

J'écris avec l'encre de la lisière, avec le réel ancré dans la pierre, avec l'immédiateté de l'air, l'imminence de l'instant, la contiguïté du noir et du blanc.
Ma verte contemplation.

°
Nathalie riera

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