mercredi, juin 03, 2009

88 & 89

Comme une même chose, c'est en nous le vivant et le mort, l'éveillé et l'endormi, le jeune et le vieux ; car en s'échangeant ceci devient cela et cela de nouveau ceci.

Pour les éveillés, le monde est un et commun, mais chacun de ceux qui dorment s'en détourne vers son monde propre.
L.A. photographies, l'éventail juin 2009
avec les fragments d' Héraclite,
traduits par Roger Munier
Fata Morgana


patience comme passion


le pêcheur le poisson et l'éventail
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le bruit de l'eau dit ce que je pense
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L.A. photographie l'éventail juin 2009
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H.91.


 





On ne peut entrer deux fois dans le même fleuve ni toucher deux fois une substance périssable dans le même état ; car par la vivacité et la promptitude du changement elle se disperse et de nouveau se rassemble, ou plutôt, ce n'est pas de nouveau ni ensuite, mais en même temps qu'elle se forme et disparaît, qu'elle survient et s'en va ; par quoi son devenir n'aboutit pas à l'être.










L.A. photographies, l'Eventail Juin 2009
avec les fragments d'Héraclite (91) traduit par Roger Munier
Fata Morgana
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Le salut du clair





Sauges 
Dactyles et Scabieuses















le réjouissant éclat du clair




le joyeux 
a son être dans le clair

le clair lui-même 
dans le réjouissant éclat du clair 



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Le clair 
repose en son éclat 
discret


déjà le salut 
de ce qui éclaircit



le réjouissant 
éclat du clair




Le salut du clair



L.A. photographie 
avec Martin Heidegger, approche de Hölderlin
Briey Juin 2009















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L.A. photographies
le chemin dans la forêt de Mance
Mai 2009

écrire avec le pied

Je n'écris pas qu'avec la main :
Le pied veut aussi faire l'écrivain.
Ferme, libre et vaillant, le voilà qui va
Tantôt par les champs, tantôt sur mon papier.
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Friedrich Nietzsche
Poésies traduites de l'Allemand et présentées par
Georges Ribemont-Dessaignes
éditions Ivrea
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L.A. photographies Mance juin 2009

Le plus jeune, le plus âgé


Le plus jeune : Nous devenons, selon une ancienne parole, que ceux que nous sommes
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Le plus âgé : Et nous ne sommes, selon une parole plus récente, que ce dont nous cherchons
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Le plus jeune : Et nous ne cherchons que ce dont nous sommes en attente
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Le plus âgé : Et nous sommes en attente, tendus vers ce qui nous laisse avoir lieu
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Le plus jeune : Mais ce qui nous laisse avoir lieu, c'est le venir entendu comme le présent, qui contre toute attente et dans l'encontre de la parole s'engage à le laisser venir
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Le plus âgé : étant nous-même l'encontre de ce présent, nous nous laissons accorder à ce venir, parce que notre aître s'est laissé accorder par lui
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Le plus jeune : Et c'est ainsi seulement qu'en nous laissant accorder, nous nous approprions à ce que nous sommes nous-même en propre
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Le plus âgé : Chacune de ces phrases qui se répercutent l'une l'autre comme en écho, dit le même
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Le plus jeune : Et chacune d'elles, nulle pensée ne peut les épuiser, parce qu'elles pensent d'avance - anticipant le venir
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Le plus âgé : Lequel, c'est à présager, est ce au-delà de quoi rien, au grand jamais, ne se laisse plus penser : l'immémorial, impensable d'avance
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Le plus jeune : C'est pourquoi ce qui sauve ne se laisse pas non plus exposer sous forme d'énoncés prédicatifs
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Le plus âgé : Mais seulement présager au fil d'un dialogue, comme cela vient de nous arriver
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Martin Heidegger
la dévastation et l'attente
entretien sur le chemin de campagne
L'infini/Gallimard
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L.A. photographies Briey, juin 2009

la tranquillité

avec la tranquillité
le petit s'en va le grand arrive
un succès auspicieux
le ciel et la terre
régissant mutuellement forment la tranquillité
étreindre l'abandon né
obtenir le prix de l'action équilibrée
pas de surface plane sans déclinaison
pas d'aller sans retour
ceci est la frontière entre le ciel et la terre
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L.A. photographies, avec le livre des changements, Briey 2009

sous la mince toisson d'herbes il y a la terre...

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disent-ils, et la terre encore, peuplée de rocs et de racines, et plus bas la profonde naissance des sources, et puis encore les lits des roches l'un sous l'autre, plissés et tordus comme des draps de pierre, et le brasier commence où toutes choses se liquéfient dans la fournaise. Vérité certains jours peut-être , mais non ce soir : la route cernée par deux ornières d'eau n'est plus qu'une mince croûte de terre entre ciel et ciel. Que le regard s'élève, qu'il s'abaisse, les mêmes constellations brillent dans le noir de l'air liquide. Fais-toi léger, voyageur, ralentis ta marche suspendue entre la double Lyre et les deux Cassiopée. Ne cours pas, car si tu butais contre une pierre invisible, tu trouerais de tout ton corps ce sol qui te supporte à peine, plus délicat que la glace des étangs : tu tomberais vertigineusement à travers le ciel inférieur


Ne t'arrête pas non plus si tu ne veux rester pris jusqu'au genou dans le sable des étoiles !


Gustave Roud
Air de la solitude

poésie/Gallimard












L.A. photographies, Briey juin 2009






















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Marcher

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marcher 
sur la queue d'un tigre 
sans être mordu par le tigre




il est
avantageux d'être 
stable


marcher signifie que 
la souplesse foule la dureté

c'est 
une joyeuse 
réponse à la créativité 
du ciel

sans souffrance c'est lumineux


image

le ciel au-dessus 
avec le lac en-dessous

la marche


marcher simplement


aller en marchant simplement

mettre seul ses souhaits à exécution

et marcher sur la route avec régularité



marcher sur la queue d'un tigre


soyez très prudent 

et cela se passera bien


la prudence 
extrême qui arrange 
les choses

est 

une action délibérée


la marche déterminée 
signifie l'application résolue


marcher attentivement

examiner les détails avec soin

le retour sera très auspicieux



marcher 
sur la queue du tigre
signifie avancer à travers 
des situations dangereuses ou 
délicates qui demandent beaucoup 

de prudence et de tact.



un document scientifique 
sur la description clinique de la marche 
fonctionne comme moteur de l’écriture qui creuse 
la question de la surface. 

Avec le livre des changements






















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