lundi, mai 18, 2009


Là à l'endroit même totale et tacite évidence
.
Les choses sont ce qu'elles sont
si vous comprenez les choses sont ce qu'elles sont,
si vous ne comprenez pas les choses sont ce qu'elles sont.
( reccueil de la forêt du Zen )
°
L.A. photographie, mai 2009

Bonheur d'un instant à m'asseoir




Le

ventlapluie


jette à mon visage toute une prairie de mai comme 

bouquet de parfums






Ce que tu cherches

cela est proche et vient déjà à ta rencontre
.

Ce que le pays a d'amicalement ouvert, d'éclairé,

de scintillant de splendide,

de lumineux,

vient,

dans l'unité amicale de son éclat..

Elle est

charmante à franchir vers un lointain de riches promesses...


On entend, on ne cherche pas ; on prend sans demander qui donne...

une pensée vous illumine comme un éclair,

avec une force contraignante sans hésitation dans la forme
.


Bonheur d'un instant à m'asseoir

tout éclate et se fige en inexorable présent. 

Le coeur sous la pointe du doigt s'exténue et s'arrête.

Tout est devenu chant.

La rose et le village à l'unisson, la touffe de marguerites et la neige 
des montagnes , 

le miroir du soc et l'étang d'acier, 

la courbe du chemin sous l'arc suprême d'un nuage, 

les touches de terre sombre, 

le vert, le gris, le rose, 

tout l'ancien chœur perdu ressuscite et consonne 
autour de ce seul corps.




L.A. photographie, Villard s/Doron, mai 2009

Avec approche de Hölderlin de Heidegger et 

Gustave Roud


































L.A. encre & crayon sur toile, mai 2009

jouet du vent en terrain sablonneux et bords des routes
dactyle épillets violacés en touffes épaisses
éveil dans le vent de mai
bromes et carex donnent à savourer l'ainsité du monde
disponibilité des sens et perception du sens
avoine poiles rudes et deux dents sans soie
avoine des avoines sauvages avec une soie brève
brome mou dans le sainfoin éteint l'état sauvage
brachypodes épi penché des bois des broussailles et des haies
brome rude et sans arrête pannicule dressé
air précoce dans ses gaines argentées et nu en sol acide
lepture droit
marais salés
lepture courbé en des lieux plus sec
roseaux étangs des eaux douces ou saumâtres
millet des bois de mai de juillet calcaire humide
nard raide épi en terrain tourbeux
herbes des pampas grande graminée
dont les bords coupants peuvent entamer la peaux
la scirpe sans feuilles des lacs piquants...

L.A. photographie, graminée, Cochette mai 2009

Le temps de la salutation commence

.

J'ai fui ces murs. 
Je suis assis près d'une tache de neige, 

sous les frênes du ruisseau, 
sans une pensée.

Ma paume flatte la laine
d'une touffe de pulmonaires. 

Un bleu nouveau 
fleurit soudain sur l'eau vivante.

Un merle hésite, 
invente le premier chant du monde. 

Le temps de l'adieu n'est plus.
Le temps de la salutation commence.




( Gustave Roud )
























.

Au lac des neufs carpes

Car les eaux profitent des gorges pour donner leur mesure et atteindre à leur beauté propre ; sur leurs bords, berges effondrées et rocs écroulés, fichés de guingois, se muent en falaises ; érigés de biais, en chambres ; amassées et empilés, en pavillons ; incurvés et tortueux, en grottes ; suspendues, les eaux sont cascades ; sinueuses, méandres ; retenues, réservoirs. Partout, on peut s'asseoir ou se coucher, s'appuyer ou se baigner, suivre à l'ombre des bambous ou des arbres les jeux des nuages et des brumes ; sur plusieurs lis, fasciné par le spectacle, on ne peut de tout le jour détacher ses yeux ni s'éloigner d'un pas ! ( Xu Xiake )