vendredi, avril 17, 2009

Picasso, personnage cueillant des fleurs
13 janvier 1958, huile sur panneaux 2X2 m
Paris, musée picasso
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L'orage rajeunit les fleurs
Baudelaire
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Au bord du fleuve, miracle des fleurs, sans fin
à qui se confier ? On en deviendrait fou.
Ou Du Fu (712-770)

La résurrection

Mantegna ( 1431-1506)
musée des beaux arts de Tours,
une des représentations les plus extravagantes
de tous les temps.
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La résurrection de Mantegna apparaît dans le roman de Philippe Sollers , les voyageurs du temps à la page 183, écoutons :
" Voici un tombeau-caverne, avec des arbres plantés dans le roc. Des types sont affalés à l'entrée : un juif, bien sûr, pour qui il s'agit d'une très mauvaise nouvelle, et des gardes romains renversés d'ahurissement. Des chérubins blancs planent à droite et à gauche du Ressuscité, des séraphins rouges à sa droite. Ce sont des cellules ou des ganglions d'un nouveau genre, sorte de double hélice ADN entourant ce corps rayonnant, pied gauche sur le rebord du sépulcre ouvert, fanion dans la main gauche avec croix au sommet ( blanc et croix rouge), main droite bénissante, sortie de la mort, donc, mais pour qui ? (...) Mantegna peint avec une précision extatique. Cinq siècles après, dans une petite ville de province française, c'est comme si vous étiez à Lhassa, et beaucoup mieux qu'à Lhassa."
Haut sur la même page 183 cet éveil merveilleux :
" Que ce soit aller, que ce soit venir, que ce soit il y a, que ce soit il n'y a pas, vous devez comprendre que c'est le temps d'être-temps. "
Vous voilà donc projeté dans un commencement sans commencement et une fin sans fin, ce qui est un renouvellement prodigieusement agréable, surtout si vous vous trouvez, au printemps, devant des rosiers grimpants ( légère station dans l'espace-temps).
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Ph. Sollers,
les voyageurs du temps
Gallimard

Solitaire avec mes pas

selon les saisons
neige la pluie le vent le soleil
selon les circonstances
l' Envers l'Endroit l'Ombrée
la Soulane
les pas sont vivants
d'une infinie variété !
gorgés d'eau gonflés d'air
vastes et vides limpides et secs
ce matin par exemple
blancs volants comme fumée
je ralentis le pas
des sorbiers m'élance dans la neige
m' y arrête pour souffler tel un présent l'émotion
le pas léger des saules
l'oeil va et vient s'ouvre et reçoit
en l'oreille une réponse à moi le dehors
libre éclairé dévoilé
mes pas chaîne musicale essence et vérité
vouloir liberté
salut !

qui plaît par la finesse


Fenêtre ouverte
printemps de la forêt
de ce geste simple ( ouvrir une fenêtre) un événement délicat sans histoire.
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L.A. texte & photographie, Villard S/Doron, avril 2009