lundi, mars 09, 2009

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Premier 
Printemps


chien 
été coq automne

chat
hiver serpent

deuxième
printemps     Tortue



la neige se pose
sur plus de cent fleurs

chaque pas 
d'étincelles et de corolles

sans cesse
d'une lumière à une autre






le froid
assemble et congèle


les montagnes
de corps flexibles et secs













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être à l'écoute

attentif à, regarder, considérer, observer, contempler, méditer, examiner, voir, mettre dans le voir, apparence et profondeur, mettre en lumière, faire connaître, informer, approfondir le sens, s'ouvrir à des idées nouvelles, claire vision, rester concentré, regarder les traces au sol et lever les yeux au ciel, scruter les signes, étude et enseignement...
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L.A. photographie, avec le Yi King, les Saisies, mars 2009

Le temps n'est pas

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Il y a temps. 
L'espace libre du temps. 
L'effervescence de cet éclair temps. 
Le fluide berceau des évènements qui libère et déploie un lointain. 

Vienne le temps dont on s'éprenne !  , écrit Rimbaud.


Je lis et note encore 
(Y.H.F.M. prélude à la délivrance)

est-il possible de parvenir à cette simplicité 
où l'on évolue amoureusement dans le temps ?

Oui, c'est possible.


Une érotique du temps scintille au coeur de la parole. Cette érotique, James Joyce l'appelle, dans Finnegans Wake, la "pointe de l'évènement". Elle désigne Anna Livia Plurabelle, le personnage-rivière, qui est aussi le nom féminin de ses phrases. Elle désigne cette Pentecôte où les phrases parlent toutes les langues, où la parole et le temps coïncident à travers un ruissellement infini. "Anna était, Livia est, Plurabelle sera ", écrit Joyce. Les trois dimensions du temps se condensent dans le nom de la déesse.



C'est la formule de l'extase du temps.
De la mémoire en avant.
De l'indemne.



Dans le christianisme et par Anna Livia Plurabelle dans

C'est donc en tendant l'oreille aux phénomènes sensibles que Joyce, disciple de Saint Thomas d'Aquin, écoute la parole divine, puisant son inspiration au fleuve de la vie et des sensations charnelles. En effet, selon le Docteur angélique dont Joyce aimait "a lire dans l'original les oeuvres pensues", le monde n'est pas condamnable en soi puisqu'il est création divine et qu'il sert d'appui au salut de l'âme. Les sensations qu'il nous offre et les désirs qu'il allume en nous doivent enrichir notre être voue a l'amour de Dieu, dans un mouvement ascendant de sublimation et d'assomption. Joyce se rattache ainsi au courant le moins spiritualiste du christianisme, toujours tenté (gnose, hérésies, protestantisme, jansénisme) par le mépris du monde et de la chair. Tandis que l'antisémitisme se développe en Europe et que monte en Allemagne le pire cauchemar de l'histoire, Joyce mène sa croisade contre l'idéalisme chrétien en retournant a ses sources : le souci juif du corps et la jubilation hébraïque d'une interprétation infinie.



Finnegans Wake.

L.A. photographie, les Saisies,mars 2009










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Les branches


griffent ma pensée de blanc
ce blanc qui ne me lâche plus
toutes les branches après-midi
trente mille étincelles par minute.
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L.A. texte & photographie, les Saisies, mars 2009

neige & encre sur papier


blanc passer ce matin l'encre plus tard les pieds
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L.A. encre, texte et photographie sur la neige, mars 2009

Dehors devant soi, lecture


Vierge d'ombre
seins
silence
Lac
neige mêlée d'encre
seul
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altitude
oeil
vitesse
le vide & l'envers
froid
contraction violente
dehors
devant soi
montagnes & montagnes
ce bien de silence
de dénuement
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Lecture du cinq février 2009
aux éditions L.Mauguin
photographie Richard Blandin
avec mes remerciements

" Montagne individuelle "

L'empereur Ko-Shan, " Montagne individuelle ", contrôle ce territoire de dix mille lis où il commande d'accorder des dignités aux vertueux et des récompenses aux méritants, de faire preuve de bienveillance à l'égard des sages et des compétents, de porter secours à ceux qui ont faim et soif.
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L.A. photographie, les Saisies mars 2009
avec des règles saisonnières, Huainan zi

Neige, Gui & Pommier


par les oiseaux du ciel.
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L.A. photographie, le Bersend, mars 2009