samedi, février 28, 2009

midi pôle

de la lumière l'instant immobile


l'heure prestigieuse de l'inspiration
l'intensité face à face
les aiguilles
les glaciers
je me suis fait plein été et midi d'été
arc-en-ciel par l'oeil et le soleil
de l'orient de la lune à l'occident
dans ses bras légers
le fruit l'éclair
à l'oreille un chant et dans le coeur un bond
dans un petit point le ciel
la terre et cent mondes

un déclic de gratitude


En montagne, je recommence à m'émerveiller, à être une créature antique qui, au bout de son épine dorsale, où le dernier os montre la rupture de la queue, sent vibrer des vertèbres qui frétillent (...) L'étonnement est un déclic de gratitude, en montagne je l'apprends à nouveau et j'arrive à voir le monde et les visages à la lumière rasante des apparitions.
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Erri De Luca
sur la trace de Nive
folio
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L.A. photographie,
les aiguilles de trêt la tête et l'Aiguille des Glaciers, Fév.2009

les abattus de vent

Ils sont privilégiés ceux que le soleil et le vent suffisent
à rendre fous, sont suffisants à saccager ! (René Char)
.

" Heureux les abattus de vent"

un cri traduit de façon plus littéral que ce
" Heureux les pauvres en esprit "
une joie plus physique et concrète que la béatitude.
Esaïe invente l'image de l' abaissé de vent, " shfal, rùah "
.
souffle à ras de terre
à hauteur de poussière
.
abattu de vent : à qui souffre de cette respiration haletante appartient le Haut-Lieu.
C'est un air des hauteurs
un air vif
les glaces sont proches
la solitude immense
mais quelle paix dans la lumière !
.

Heureux les abattus de vent
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Avec René char et E. De Luca pourla traduction d'Esaïe
les abaissés, les abattus de vent (sur la trace de Nive, Folio P: 66)

je soulèverai mes yeux vers les montagnes

" en suivant tes pas, j'essaie de comprendre à quel animal tu ressembles. Depuis que j'escalade, que je grimpe, j'ai de l'estime pour toutes les créatures qui le font mieux que moi, de l'araignée à l'orang-outang. J'admire l'absence d'effort, l'élégance qui est toujours le résultat d'une économie d'énergie. Je pense aux animaux par désir de leur perfection. Ce sont mes patriarches, mes maîtres. "
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Erri De Luca accompagne la célèbre alpiniste italienne Nives Meroi dans l'une de ses expéditions himalayennes. Réfugiés sous la tente, en pleine tempête, ils engagent une conversation à bâtons rompus. Le personnage de Nives, symbole de force et de courage, est l'occasion pour l'auteur d'explorer plus avant les chemins de son écriture et de dévoiler au lecteur d'autres facettes de son parcours à la fois humain et littéraire.
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je soulèverai mes yeux vers les montagnes (psaume 121, 1)