jeudi, février 26, 2009

Lièvre venant du nord

le Blanchot

saute - stoppe

attente blanc sur blanc

totalement obscur




L'attente commence 
quand il n'y a plus rien à attendre, 

ni même la fin de l'attente. 

L'attente ignore et détruit ce qu'elle attend. 

L'attente n'attend rien.




Maurice Blanchot
l'attente l'oubli
l'imaginaire/Gallimard



quarante années de réflexion,

solitaires et souterraines jusqu'à l'obstination :

qu'en est-il de l'écriture ?


pour sourire un peu ici
.
Blanchot l'extrême : ici



















.

L'arbre blanchit


pin de l'âme partagée
et cet hiver
qui commence à tomber
°
L.A. texte & photographie, les Saisies, Fév.2009

sylvestre pin

.





blanc

argenté

rouge et gris

pin dur à bois lourd

résineux à feuilles tordues







traverse la neige 

et les années sans remords 
et sans larmes

pin des calmes armoires 

et des maisons pauvres bois de table 
et de lit bois d'avirons de dormants 
et de poutres 

portant le pain 
des hommes dans tes paumes 
carrées






avec Paul-Marie Lapointe
et mon désordre































.

Nous croissons comme les arbres.

.

















nous embrassons le ciel avec toujours plus d'amour et d'ampleur et que de toutes nos branches, de toutes nos feuilles nous absorbons sa lumière avec une plus grande soif. Nous croissons comme les arbres - voilà qui est difficile à comprendre, comme tout ce qui vit ! - Nous croissons non pas à un seul endroit, mais partout, non pas dans une direction, mais tout autant vers le haut, vers le dehors que vers le dedans et vers le bas, - notre force agit à la fois dans le tronc, les branches et les racines, il ne nous appartient plus de faire quelque chose séparément ni d'être quelque chose de séparé... C'est donc là notre lot, comme je l'ai dit ; nous croissons vers le haut ; et cela dût-il même nous être fatal - car nous habitons de plus en plus près de la foudre ! - tant mieux, nous ne la tenons pas moins en honneur pour autant, et cette chose demeure ce que nous ne voulons ni partager, ni communiquer, la fatalité de la hauteur, notre fatalité...


Nietzsche
le gai savoir


371

L.A. photographie, 
le pin de la tourbière des Saisies, Fév.2009
























.

épicéa d'écorce rouge & bleue

L.A. gouache, encre & photographie, 2009

pousse le saule

les vents la nuit

le gris salé de la neige et du héron

le balancement des aulnes au milieu du marécage

lancer du riz pour les lagopèdes

bien noter le lever et le coucher du soleil

rouler des cigarettes

tomber amoureux vingt fois

changer sans cesse de lieu
se perdre se trouver

sortir avec une lampe de poche et une carte du ciel par nuit claire et observer la constellation d'Orion dans sa totalité

faire du thé, du café, boire un peu de vin

vous n'êtes en vie que parce que vous résistez sans arrêt au suicide de votre organisme. Familiarisez-vous avec cette vision. Elle change tout (Ph.S.)

... ciel, c'est.

... en deux, sur un éclat.

... distance,

mot qu'à mon tour je répète aujourd'hui sans ma voix.

... c'est,

d'un trait au-dessus de la blancheur de la médiane, mon papier quand je m'écarte.

... parle,comme, ici, aussitôt tu éclates la page du froid.

... entre maison

et la nuit sans maison, les pierres distraites de leurs murs ont grandi.

Les végétaux la nuit.

.



Les végétaux la nuit 











L'exhalaison de l'acide carbonique par la fonction chlorophyllienne, comme un soupir de satisfaction qui durerait des heures, comme lorsque la plus basse corde des instruments à cordes, le plus relâchée possible, vibre à la limite de la musique, du son pur, et pur silence.



Francis Ponge
le parti pris des choses

L.A. photographie, 
lichens usnée, Fév.2009



































.