le Blanchot
saute - stoppe
attente blanc sur blanc
totalement obscur
L'attente commence
quand il n'y a plus rien à attendre,
ni même la fin de l'attente.
L'attente ignore et détruit ce qu'elle attend.
L'attente n'attend rien.
Maurice Blanchot
l'attente l'oubli
l'imaginaire/Gallimard
quarante années de réflexion,
solitaires et souterraines jusqu'à l'obstination :
qu'en est-il de l'écriture ?
pour sourire un peu ici
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Blanchot l'extrême : ici
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Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
jeudi, février 26, 2009
L'arbre blanchit
sylvestre pin
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blanc
blanc
argenté
rouge et gris
pin dur à bois lourd
résineux à feuilles tordues
traverse la neige
et les années sans remords
et sans larmes
pin des calmes armoires
et des maisons pauvres bois de table
et de lit bois d'avirons de dormants
et de poutres
portant le pain
des hommes dans tes paumes
carrées
et des maisons pauvres bois de table
et de lit bois d'avirons de dormants
et de poutres
portant le pain
des hommes dans tes paumes
carrées
avec Paul-Marie Lapointe
et mon désordre
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Nous croissons comme les arbres.
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nous embrassons le ciel avec toujours plus d'amour et d'ampleur et que de toutes nos branches, de toutes nos feuilles nous absorbons sa lumière avec une plus grande soif. Nous croissons comme les arbres - voilà qui est difficile à comprendre, comme tout ce qui vit ! - Nous croissons non pas à un seul endroit, mais partout, non pas dans une direction, mais tout autant vers le haut, vers le dehors que vers le dedans et vers le bas, - notre force agit à la fois dans le tronc, les branches et les racines, il ne nous appartient plus de faire quelque chose séparément ni d'être quelque chose de séparé... C'est donc là notre lot, comme je l'ai dit ; nous croissons vers le haut ; et cela dût-il même nous être fatal - car nous habitons de plus en plus près de la foudre ! - tant mieux, nous ne la tenons pas moins en honneur pour autant, et cette chose demeure ce que nous ne voulons ni partager, ni communiquer, la fatalité de la hauteur, notre fatalité...
L.A. photographie,
le pin de la tourbière des Saisies, Fév.2009
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nous embrassons le ciel avec toujours plus d'amour et d'ampleur et que de toutes nos branches, de toutes nos feuilles nous absorbons sa lumière avec une plus grande soif. Nous croissons comme les arbres - voilà qui est difficile à comprendre, comme tout ce qui vit ! - Nous croissons non pas à un seul endroit, mais partout, non pas dans une direction, mais tout autant vers le haut, vers le dehors que vers le dedans et vers le bas, - notre force agit à la fois dans le tronc, les branches et les racines, il ne nous appartient plus de faire quelque chose séparément ni d'être quelque chose de séparé... C'est donc là notre lot, comme je l'ai dit ; nous croissons vers le haut ; et cela dût-il même nous être fatal - car nous habitons de plus en plus près de la foudre ! - tant mieux, nous ne la tenons pas moins en honneur pour autant, et cette chose demeure ce que nous ne voulons ni partager, ni communiquer, la fatalité de la hauteur, notre fatalité...
Nietzsche
le gai savoir
371
L.A. photographie,
le pin de la tourbière des Saisies, Fév.2009
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pousse le saule
les vents la nuit
le gris salé de la neige et du héron
le balancement des aulnes au milieu du marécage
rouler des cigarettes
changer sans cesse de lieu
sortir avec une lampe de poche et une carte du ciel par nuit claire et observer la constellation d'Orion dans sa totalité
vous n'êtes en vie que parce que vous résistez sans arrêt au suicide de votre organisme. Familiarisez-vous avec cette vision. Elle change tout (Ph.S.)
le gris salé de la neige et du héron
le balancement des aulnes au milieu du marécage
lancer du riz pour les lagopèdes
bien noter le lever et le coucher du soleil
rouler des cigarettes
tomber amoureux vingt fois
changer sans cesse de lieu
se perdre se trouver
sortir avec une lampe de poche et une carte du ciel par nuit claire et observer la constellation d'Orion dans sa totalité
faire du thé, du café, boire un peu de vin
vous n'êtes en vie que parce que vous résistez sans arrêt au suicide de votre organisme. Familiarisez-vous avec cette vision. Elle change tout (Ph.S.)
... ciel, c'est.
... distance,
mot qu'à mon tour je répète aujourd'hui sans ma voix.
... c'est,
d'un trait au-dessus de la blancheur de la médiane, mon papier quand je m'écarte.
... parle,comme, ici, aussitôt tu éclates la page du froid.
... entre maison
et la nuit sans maison, les pierres distraites de leurs murs ont grandi.
Les végétaux la nuit.
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Les végétaux la nuit
L'exhalaison de l'acide carbonique par la fonction chlorophyllienne, comme un soupir de satisfaction qui durerait des heures, comme lorsque la plus basse corde des instruments à cordes, le plus relâchée possible, vibre à la limite de la musique, du son pur, et pur silence.
Les végétaux la nuit
L'exhalaison de l'acide carbonique par la fonction chlorophyllienne, comme un soupir de satisfaction qui durerait des heures, comme lorsque la plus basse corde des instruments à cordes, le plus relâchée possible, vibre à la limite de la musique, du son pur, et pur silence.
Francis Ponge
le parti pris des choses
L.A. photographie,
lichens usnée, Fév.2009
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lichens usnée, Fév.2009
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