mercredi, février 04, 2009

La lecture est cognitive

La Lecture, Fragonard
°
L'attention de la pensive qui ne nous livre qu'un profil effacé est tout entière, là-bas, par derrière, adhérente au site imaginaire qu'elle hésite à joindre ou a quitter. Accoudée et comme pendante au balustre d'un invisible bassin...
°
Paul Claudel, l'oeil écoute
°
La Gnose, dans son insistance sur le temps, n'arrête pas de dire que toute lecture fondamentale est cognitive, c'est-à-dire qu'elle produit des effets de connaissance. Lisez, lisez bien, lisez encore, et vous ne verserez pas dans la mort. Il ne s'agit pas de répéter des formules magiques, des prières ou des borborygmes abrutissants, il ne s'agit pas non plus de textes " sacrés ", mais d'un effet d'intelligence. La lecture de connaissance vous tire du temps mort. Elle est donc une révélation que le contrôle doit empêcher par tous les moyens, en menant une guerre sans merci dans l'imprimerie ( désormais, dans nos régions, surabondance de livres pour noyer certains livres ), mais aussi directement dans les cerveaux qu'il faut sans cesse occuper à autre chose. Toute lecture vivante est donc suspecte, passéiste, élitiste, surtout si elle dirige vers les temps anciens, lesquels ne sont autorisés que sous préservatif religieux ou universitaire.
°
Philippe Sollers
Les voyageurs du temps
Gallimard

Comme un misérable miracle

L.A. photographie, les Saisies,Fév.2009
°
Ailleurs est le champ de l'actuelle attention. Partage à l'infini. Tout, interconnecté ; tout et tous, échangeurs, ensemble. Ensemble à perte de vue. Ensemble des idées folles, follement attachantes, s'agglutinant absurdement, grandiosement embrassantes...Une conscience spatiale s'étend. Cette conscience-là n'est jamais aussi dense que lorsqu'elle n'est conscience de rien de particulier.
°
Avec Henri Michaux, Addenda

Une Aulnaie en hiver


L.A. photographies, les Saisies, Fév.2009

La durée, le soutien silencieux

Voyager loin et longtemps, durée, constance, persévérance, endurance nécessaire pour mener à bien un voyage, une recherche, le mouvement qui se renouvelle sans cesse, le centre, évolution, la capacité de voir le flux et le reflux de la vie comme une seule énergie, influence à long terme, cohésion durable...Le vélo, un petit chemin qui monte en zigzag sur une montagne.
°
L.A. photographie, les Saisies Fev.2009
avec le Yi King au hasard

Approcher

Dés les origines, la philosophie, en cherchant à déterminer sa voie propre, n'a pu s'affranchir complètement de la poésie. Platon, bannissant les poètes de sa cité idéale, était le premier à puiser chez Homère, à nourrir de poésie la puissance de son style.
Les quatres textes réunis par Heidegger sous le titre original d' " éclaircissements sur la poésie de Hölderlin " obéissent à une volonté d'exploration du lien et de la relation qui, bien en deçà de la rencontre entre une philosophie et une poésie, ont toujours été déjà établis dans le tissu du langage. Prises à la source originelle du sens, conception théorique et conception poétique sont voisines et parfois indistinctes.
Heidegger cherche donc à retrouver dans la poésie de Hölderlin ce que le poète a su, plus originellement que le penseur, de l'histoire de l'être, dans une intimité moins envahie par le discours de la métaphysique. L'humilité de la pensée voit alors se déployer, face à sa patience, la richesse d'un jaillissement originel.
°
Au coeur des Alpes, nuit claire, et la nuée,
Source du poème de joie, elle couvre là-bas la vallée béante.
Hölderlin
°
La poésie n'est pas la tempête, pas plus que le cyclone.
C'est un fleuve majestueux et fertile.
Isidore Ducasse

Les lents sentiers


Le sentier des hommes sur cette terre doit rester au plus près du fleuve de la poésie. Les sentiers sont lents. Le pas qui leur convient est celui de la méditation et du pressentiment, le pas qui sait demeurer et se mettre à l'unisson du moment où le destin est en équilibre : pentes solennelles qui doivent se tenir toujours au plus près du fleuve de l'esprit poétique.
°
L.A. photographie, les Saisies Janv.2009
avec Martin Heidegger et approche de Hölderlin
°
Et sur les lents sentiers passent lourds
De rêves d'or
Les souffles berceurs.
.
Hölderlin, Souvenir

Just a good video

Her Morning Elegance / Oren Lavie
petite animation sympathique en stop motion
sur le blog d' Andrée-Anne Dupuis-Bourret
Le Territoire des Sens
°