mercredi, janvier 14, 2009

Ce que dit Lucrèce :


" La substance des nuages ne peut être aussi dense que celle de la pierre ou du bois, ni aussi déliée que celle des brouillards et des fumées qui s'envolent ; sinon, ou bien ils devraient, entraînés par leur pesanteur, tomber comme les pierres, ou bien, telle la fumée, ils ne pourraient garder leur cohésion, ni retenir en eux les neiges glacées et les averses de grêle. "
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L.A. photographie, les Saisies, Janv.2009

Aristophane


Strepsiade : - " Dis-moi, qu'est-ce qui leur prend, si ce sont véritablement des nuées, de ressembler à des femmes mortelles ? Les nuées de là-haut ne sont pas faites ainsi (...) Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'elles ressemblent à de larges flocons de laine, et non à des femmes, par Zeus, mais pas le moins du monde. Celles-ci ont des nez. "..." Seraient-ce des revenantes ? "
Socrate : - Nullement ; ce sont les célestes nuées, grandes déesses pour les oisifs ; elles nous dispensent savoir, dialectique, entendement, langage prestigieux et verbeux, l'art de frapper et d'empaumer.
Strepsiade : - voilà donc pourquoi, après avoir entendu leurs voix, mon âme a pris son vol et aspire déjà à subtiliser, à bavarder sur de la fumée...
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L.A. photographie, les Saisies Janv.2009

L'année dernière,


j'ai rencontré une fille beaucoup plus jeune que moi. Elle avait juste vingt ans. Elle venait de quitter Dresde pour devenir modèle. J'ai su tout de suite que notre histoire serait provisoire.
P.V.

Obscur,


momentanément ou habituellement privé de lumière ; foncé peu lumineux, sombre, difficile à comprendre, à expliquer, qui n'est pas net, est senti confusément... Entre obscénité et obscurantisme.
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L.A. encre sur papier et photographie

La Perle

L.A. photographie, sur la neige...
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pour Raymond Alcovère
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Voici dans le repli de notre substance la perle qui est le grain métaphysique, soustrait à la fois par le silence en lui de toute vocation terrestre à la menace du germe intérieur comme de la critique externe, une condensation de la valeur, une goutte de lait, un fruit détaché et sans tige, une solidification de la conscience, l'abstraction jusqu'à la lumière de toutes les couleurs, une conception immaculée. L'âme blessée et fécondée possède au fond d'elle même un appareil qui lui permet de solidifier le temps en éternité. C'est la perle, c'est cette réalisation de l'essence, c'est cet un nécessaire, c'est ce résumé entre nos doigts de toute possession qui sert de porte, nous dit l'Apocalypse, à la Jérusalem céleste. Elle ne brille pas, elle ne brûle pas, elle touche : fraîche et vivifiante caresse pour l'oeil, pour l'épiderme et pour l'âme. Nous avons contact avec elle. Telle est l'étoile polaire que le pèlerin taoïste va cueillir dans le moyeu même de la roue universelle : tel est le limpide joyau qui est enchâssé entre les deux sourcils de Bouddha.
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Paul Claudel, l'oeil écoute, folioessais
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Une perle brillante exprime la réalité sans la nommer réellement ; c'est le nom de l'univers. Elle contient le passé inépuisable existant à travers le temps et parvenant jusqu'au présent. Dans le présent existent corps et esprit qui sont la perle brillante. Un brin d'herbe, les arbres, les montagnes, les rivières de ce monde ne sont pas seulement ce qu'ils sont, ils sont la perle brillante.
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Dogen

Quartz

Minéraux formant une famille de silico-aluminates de teinte générale sombre, en prismes plus ou moins allongés à section transversale rectangulaire ou octogonale. Présents, sous diverses variétés, dans de nombreuses roches magmatiques. Édifice des atomes ordonnés sous forme de chaîne simple. Contiennent pour la plupart du fer et du magnésium.
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Bureau de recherches géologiques et minières
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Quartz fantôme. Une aiguille de cristal habitée par sa propre effigie est dite quartz fantôme. Elle est scandée dans son épaisseur par l'épure répétée de sa forme, comme par autant de voiles successifs, de peaux que la mue aurait conservées au lieu de remplacer. Elle impose avec insistance l'idée, l'image, sinon la preuve d'un développement personnel qui obéit, dans un univers qui l'exclut, à l'impérieuse fatalité d'un germe.
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Roger Caillois
Pierres
Poésie/Gallimard