mardi, juillet 28, 2009

Zermatt, Midi et trois minutes


O midi de la vie, heure solennelle,
O jardin de l'été,
Bonheur inquiet du guet et de l'attente,
J'attends mes amis, le jour et la nuit, sans cesse.
Où êtes-vous, amis ? Venez, il est temps, grand temps
...
O midi de la vie, ô seconde jeunesse !
O jardin de l'été !
Bonheur inquiet du guet et de l'attente !
Amis, je vous attends, le jour, la nuit, sans cesse,
O mes amis nouveaux, venez, il est temps, grand temps.
°
Nietzsche
Poésies
éditions Ivrea
°
L.A. photographie, église de Zermatt, juillet 2009

1 commentaire:

  1. le soleil atroce des rêves
    le cadavre gluant des lunes et du désert
    quand la mer basculée par une intoxication d’algues amères
    met un trait d’union entre le ciel flexible et ton visage
    de gazelle noire
    sont sous l’aisselle moite du passeur
    plus nombreux que les oiseaux de toute la terre

    les sépulcres sont tombés sur les froides rivieres

    il fallut une arme : ma langue sèche ma langue aveugle
    recrachant les intrépides chevaux du vol des
    superstitions
    et du sacre
    d’un printemps éventré
    par nos pieds roides
    et voici s’étendre à même ma peau
    le chien oblique des menaces avortées

    ciel bas
    torpille pillant nos faces
    les fossiles aigris les uniformes
    et cette maladie sur leurs prunelles grises
    viaduc
    et
    silence par ces reptations d’affres engourdies
    mais
    qu’est-ce une fleur sinon la mort des tarentules
    je dis ce feu blanc et noir ou violet
    parmi les toits vétustes du lointain
    je dis l’avion-mouche-étrange sur nos cous virides

    et nous demandions si nous n’étions pas noyés depuis
    des siècles
    je dis cet ordre immanent ce costume d’aigle mort-né
    je ne dis rien passons par si peu d’anses éclatées

    les sépulcres sont tombés sur les froides rivières

    notre marche était un filet
    sans hargne
    nos bras claquaient
    sur le dos lisse du ciel mulet
    et nos yeux prématurés
    sur tes visages refleuris parmi les ronces
    quand
    rejetes par la tornade
    nos corps émus firent des flaques dans la liberté


    Mohammed Khaïr-Eddine, A Jean Dufoir, in Soleil Arachnide (1969)

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