mercredi, juin 10, 2009

L.A. photographie, A rêches, juin 2009

2 commentaires:

  1. I
    (Voit-il) des nuages, (il) pense à (sa) robe ; (voit-il) des fleurs, (il) pense à (son) visage.
    Le vent du printemps souffle sur la balustrade embaumée ; la rosée s’y forme abondamment.
    Quand ce n’est pas au sommet du Yu-chan (qu’il l’) aperçoit,
    C’est dans la tour Yao-taï (qu’il la) retrouve, sous les rayons de la lune.

    II
    Une branche, toute chargée de fleurs, acquiert un parfum plus suave encore sous l’influence de la rosée.
    La fée des nuages et de la pluie ne saurait éveiller ici des regrets.
    Eh ! je vous le demande, quel souvenir évoquer dans ce palais qui puisse entrer en parallèle ?
    La séduisante Fey-yen, peut-être, mais encore après qu’elle eut changé d’habits.

    III
    La plus célèbre des fleurs et la plus enchanteresse des femmes s’unissent pour charmer les regards ;
    Elles font qu’un sourire joyeux ne s’efface jamais sur un visage auguste.
    Si le printemps s’écoule et s’en va, que (lui) importe ?
    Appuyée, du côté du nord, sur la balustrade aux douces senteurs

    Li Bai (702-763), Strophes improvisées

    *

    Comment finit le poète favori de la nation chinoise ? Les biographes sont loin de s’accorder à ce sujet. Les uns le font mourir d’une rapide maladie, dans la maison de l’un de ses neveux appelé Yang-ping, qui habitait le Kiang-nan ; ils disent qu’il fut enterré sur le versant d’une montagne, près de la ville de Thang-tou. D’autres veulent qu’il ait péri victime de l’ivresse, cette passion dont il ne sut jamais se guérir : ils racontent qu’il traversait la province de Kiang-nan, par la voie des canaux et des rivières, lorsque ayant essayé de se tenir debout sur l’un des côtés de sa barque, après avoir bu plus que de raison, il ne fut pas assez ferme sur ses pieds, tomba dans l’eau et se noya. Cette dernière version paraît avoir inspiré la légende qu’a traduite M. Th. Pavie et qui s’exprime ainsi :

    « La lune, cette nuit-là, brillait comme en plein jour ; Li-taï-pé soupait sur le fleuve, lorsque tout à coup, au sein des airs, retentit un concert de voix harmonieuses qui peu à peu s’approchèrent du bateau. Il s’éleva aussitôt un grand tourbillon au milieu des eaux : c’était des baleines qui se dressaient, en agitant leurs nageoires ; et deux jeunes immortels, portant à la main des étendards pour indiquer la route, arrivèrent en face de Li-taï-pé. Ils venaient, de la part du Maître des cieux, l’inviter à retourner prendre sa place dans les régions supérieures. Les gens de l’équipage virent le poète s’éloigner assis sur le dos d’une baleine ; les voix harmonieuses guidaient le cortège... bientôt tout disparut à la fois dans les nues »

    Poésies de l'époque des Thang,traduite par le Marquis d'Hervey-Saint-Denys

    RépondreSupprimer
  2. ainsi
    c'est ainsi
    Merci
    de votre regard
    °
    L.A.

    RépondreSupprimer