vendredi, décembre 12, 2008

L' éventail : il était, il est, il sera

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L' Éventail
 il était il est il sera











il est vivant, et qu'ainsi vivant, il est sans fin se faisant... Au rythme de l'eau ... En ce sens, le monde pour lui n' "est" pas... Il est en gestation continuelle, il est gestation continuelle de soi, il se fait, il est se faisant, il n'est que se faisant, gestation qui n'est jamais que gestation, dans cet " aller vers " ... Perpétuelle venue à l'être, indéfiniment reconduite, venue à soi et se dépassant aussitôt, moins venue qu'à venir, dans sa venue même ... Un monde sans fin projeté comme en surplomb de soi ... Il est ce qui avance, sans cesse avance, sans halte aucune... Il apparaît, d'un apparaître toujours recommencé dans son surplomb...
 
 
L.A.  photographie . L'éventail ; Nov.2008
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grâce, gratitude et légèreté


Fondé par Saint Bruno en 1084,

l'ermitage de la Grande Chartreuse, dans les Alpes grenobloises, site austère, est voué à la contemplation. Les moines (les chartreux) y renoncent à leurs biens, s'y rendent entièrement disponibles pour prier dans la solitude et le silence, cantonnés dans leur cellule, où ils mangent, étudient, prient et dorment.
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Né en 1959, le documentariste allemand Philip Gröning souhaitait tourner un film sur cette forme d'apostolat mystique depuis 1984. Ce n'est qu'en 1999 qu'il a reçu une réponse positive du monastère.
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" Mon but était de faire un voyage dans un monde différent. Je voulais voir comment la structure du temps pouvait faire changer ceux dont la vie quotidienne se limite à la répétition perpétuelle de la prière dans une enceinte qu'ils ne quitteront plus jamais. Voir aussi l'impact de cette perception du temps sur les spectateurs ."
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Philip Gröning a vécu au monastère pendant six mois, partageant les mêmes règles de vie que celle des moines, contraint de respecter certaines conditions : son film devait se tourner sans lumière artificielle et ne devait contenir aucune musique additionnelle, aucun commentaire. Il devait être seul, sans équipe technique.
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Ces 160 minutes de silence presque absolu ne sont brisées que par les psalmodies récitées en latin lors des prières collectives, quelques cartons sous-titrant les psaumes, et, à la fin, la confession de l'un des vieux moines assumant sa réclusion :

" tout ce qui nous arrive est pour le bien de notre âme "
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Le spectateur est invité à partager l'expérience. Une longue immersion dans ce monde du mutisme et du dépouillement, une méditation cinématographique sur l'inlassable répétition des gestes, l'austérité du cadre et le rythme des saisons.
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Comment sort-on d'une telle expérience ? Gröning dit avoir découvert que, là-bas, " toute notion de péché, de culpabilité et de rachat est absente. Il n'y a que grâce, gratitude, légèreté. On en sort libéré de la peur, habité par la confiance. On n'a même plus peur de mourir ".
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la bande annonce du film

terre simple et force la vitesse

L.A. re-pho-graphie
par la fenêtre; TGV Paris/Chambéry

VIII

L.A. encre, texte & photographie
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une scène mentale tenue par une force vide