samedi, novembre 15, 2008

Un espace-temps plus vivant

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Lee Ufan


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" Vouloir fabriquer un symbole en sculpture est criminel. Car tout objet symbolique - ainsi l'idole - fige l'espace dans une signification particulière, étouffant ainsi sa liberté. Une sculpture ne doit pas être un bloc fermé, mais une structure qui rende l'espace-temps plus vivant, transparent et ouvert ".


































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Des formes terrestres

Yuan Jiang
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Ce que porte la terre s'inscrit entre les six conjonctions et à l'intérieur des quatre extrêmes. Le soleil et la lune l'éclairent, les astres et les repères sidéraux la règlent, les quatre saisons l'ordonnent, Taisui, la " très Grande Année ", la fixe. Entre le ciel et la terre se trouvent les neuf provinces et les huit extrêmes. La terre compte neuf montagnes, les montagnes neuf buttes, les lacs neuf marais, les vents huit types, les rivières six groupes.

Comme danse

et glisse le long d'un nerf
L.A. fusain & mine de plomb sur papier 21 X 29, 7 cm

Notre besoin de consolation...

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Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux. Je n'ai reçu en héritage ni dieu, ni point fixe sur la terre d'où je puisse attirer l'attention d'un dieu : on ne m'a pas non plus légué la fureur bien déguisée du septique, les ruses de sioux du rationaliste ou la candeur ardente de l'athée. Je n'ose donc jeter la pierre ni à celle qui croit en des choses qui ne m'inspire que le doute, ni à celui qui cultive son doute comme si celui ci n'était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m'atteindrait moi-même car je suis bien certain d'une chose : le besoin de consolation que connaît l'être humain est impossible à rassasier.
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Stig Dagerman, avant de sombrer dans le silence et de se donner la mort, fait une ultime démonstration des pouvoirs secrètement accordés à son écriture. Un écrit bref dont le temps a cristallisé la transparence et l'inoubliable éclat.
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Stig Dagerman
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier
traduit du suédois par Philippe Bouquet
ACTES SUD
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de sûr assise

Hong Ren
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Alpes de sûre assise !
Vous qui
,
Et vous, calmes contemplatrices, ô montagnes
Où sur la pente aux frondaisons touffues
La forêt-noire élève son soupir,
Où les sapins versent le tiède
Arôme de leur chevelure,
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Hölderlin
traduction de Gustave Roud

Des signes célestes

L.A. photographie, Beaufort ce matin
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Le ciel et la terre n'étaient pas encore formés ; tout était vaste et immense, caverneux et informe ; ainsi fut le grand commencement. Le dao commença par engendrer les vastités vides. Celle-ci engendrèrent l'espace-temps, lequel engendra les souffles ; ceux-ci eurent des contours et des limites. Ce qui était léger et limpide se dissipa et se dispersa pour constituer le ciel ; ce qui était lourd et boueux s'aggloméra et se coagula pour constituer la terre. La condensation du léger et du subtil furent aisées, l'agglomération et la compaction du lourd et du boueux furent laborieuse. Ainsi, le ciel fut achevé avant que la terre ne fût établie. Les essences conjointes du ciel et de la terre constituèrent le yin et le yang. Les essences condensées du yin et du yang constituèrent les quatre saisons. Les essences dispersées des quatre saisons constituèrent les dix mille êtres. Les souffles chauds du yang accumulé engendrèrent le feu et les essences des souffles ignés constituèrent le soleil. Les souffles froids du yin accumulé constituèrent l'eau et les essences des souffles aqueux constituèrent la lune. Les essences constituées d'excroissances de soleil et de lune constituèrent les astres et les repères sidéraux. Le ciel contint le soleil et la lune, les astres et les repères ; la terre contint les eaux et les ruissellements, les cendres et les poussières.