jeudi, novembre 06, 2008

Le temps est donc venu,

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depuis longtemps, du philosophe clandestin, hors cadre, hors université, hors parti, hors média, hors spiritualité, hors système. Il a déjà existé, il demande à exister de nouveau. " Un jour, dit M.N., ce qu'il y a au monde de plus silencieux et de plus léger est venu à moi." Cela a lieu encore une fois aujourd'hui, maintenant, ce matin, au bord de trottoir, pluie fine. Pas besoin d'en dire plus, les nuages s'écartent, les murs s'ouvrent. Aucun devoir, aucune loi, pas de péché, pas de honte. "Jusqu'ici, l'homme s'est trop peu réjoui." Il va désormais se réjouir, c'est promis.
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Philippe Sollers, une vie divine, Gallimard.
L.A. photographie, Briey, oct.2008.

Outre l'espace,

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marcher nous permet aussi d'entretenir un autre rapport au temps : " Quand je fais trente kilomètres par jour, à pied, je calcule mon temps en années ; quand j'en fais trois mille en avion, je calcule ma vie en heures ", remarque à juste titre Régis Debray. Tout à la fois stimulante et consolatrice, la marche n'est-elle pas le meilleur moyen pour l'homme d'oublier (ou de réfléchir à) où il va ? " C'est en marchant que j'ai eu mes pensées les plus fécondes et je ne connais aucune pensée aussi pesante soit-elle que la marche ne puisse chasser ", disait Kierkegaard. Il semble donc que, selon qu'il ait ou non la foi, l'homme marche pour se consoler d'aller vers le néant ou, comme le pense Maître Eckhart, pour gagner son salut pour l'éternité, en choisissant de préférence : " le chemin sans chemin, là où les fils de Dieu se perdent et, en même temps se retrouvent."
Jacques Barozzi, le goût de la marche
L.A. photographie, autour du Plan d'eau, Briey oct.2008.

Conscience du Blanc, contenance du Noir

Gong Xian
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Les anciens, lorsqu'ils peignaient, concentraient leurs efforts sur l'espace où est absent le pinceau-encre; c'est ce qu'il y a de plus difficile. " Conscience du Blanc, contenance du Noir", unique voie qui accède au mystère.
Huang Pin-Hung