vendredi, octobre 03, 2008

Sotoporteghi

L.A. Venise sep.2008
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Tunel-fenêtre sur l'eau de la Giudecca, campo San-Agnese.
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Soleil voix lumière écho des lumières soleil coeur lumière rouleau des lumières moi dessous dessous maintenant toujours plus dessous par-dessous toujours plus dérobé plus caché de plus en plus replié discret sans cesse en train d'écouter de s'en aller de couler de tourner monter s'imprimer voler soleil coeur point coeur point de coeur passant par le coeur il va falloir rester réveillé maintenant absolument réveillé...
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Philippe Sollers, Paradis II, Gallimard.

la douceur possède la terre


L.A. Toscane, juin 2004
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Tu te cherches si assidûment un petit bout de
terre ;
Mais par la douceur tu pourrais hériter d'elle tout
entière.
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Angelus Silesius appartient à la grande lignée de la mystique allemande. Il écrit une poésie d'ombres et de lumières ; il excelle dans les paradoxes. Tout se renverse en deux vers : pour bien servir Dieu, il faut aller au-delà de Dieu même ; il faut rejeter ceux qui nous séparent de Dieu, les anges, mais pour atteindre une "surangélité" dont Silesius dit qu'elle est l'essence de l'homme. L'objet du mystique est même un au-delà de la divinité, que l'homme n'atteint qu'en refusant de rester un homme. Ce sont souvent des philosophes qui ont su comprendre Angelus Silesius. Leibniz reconnaît la beauté de son oeuvre. Hegel et Schopenhauer salue sa profondeur de vue. Wittgenstein le lisait. Mais au XXè siècle, la renommée d'Angelus Silesius a tenu surtout dans une fleur, cette fameuse rose qui est " sans pourquoi " , étudiée par Heidegger.
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La rose est sans pourquoi, elle fleurit
parce qu'elle fleurit,
N' a pour elle même aucun soin, - ne demande
pas : suis-je regardée ?
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Angelus Silesius
Le voyageur chérubinique
traduit de l'allemand par Maël Renouard
Rivages poche/ Petite Bibliothèque
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