mercredi, septembre 24, 2008

état


pour la nudité blanche du ciel
mon isolement
son image simple
même absence
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L.A. photographie sep.2008

Le jardin en mouvement


Prenez un terrain commode et familier, dimensionné à vos efforts, ni trop plat ni trop pentu, et faites un labour de surface aussi léger que possible.
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Attendez que viennent les pluies et que le terrain meuble se tasse et se ressuie. Nous sommes en septembre et l'herbe reverdit, c'est un bon moment pour semer le mélange préparé dans un rude sac porté en bandoulière.
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Plongez les mains dans les gousses huileuses du lin et de la phacélie, engagez le geste du semeur avec fermeté en balançant le bras devant pour que s'ouvrent les doigts et s'échappe la semence. Recommencez selon le rythme de vos pas et, dans cette mécanique, achevez la provision en chantonnant.
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Reposez-vous pendant deux à trois semaines puis venez un matin observer les plantules de nielles, de pavots, cynoglosses, bourraches, molènes et bleuets qui forment sur le sol un duvet vert-de-gris.
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Ne faites rien jusqu'au printemps suivant.
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Gilles Clément, pour un jardin en mouvement
Photographie , Nicolas Borel, musée du Quai Branly
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Andy Goldsworty

Un grand nombre de mes oeuvres, sinon toutes, tirent leurs origines de feuilles, de branches, de la neige, de la glace... Elles ne se présentent pas d'emblée comme grandes. Idées et formes changent souvent d'échelle par la répétition d'une forme. Je m'efforce, à chaque fois que c'est possible, de produire une ou deux oeuvres éphémères par jour. Elles sont conçues pour un endroit particulier et peuvent durer aussi bien quelques minutes que quelques jours. Elles sont une exploration de la terre, souvent faites sans savoir ce que sera le résultat. Ce sont des réactions intuitives à la lumière, au matériau, à l'heure, au temps. La nécessité de commettre des erreurs et de produire parfois des oeuvres médiocres, fait partie du processus. Je connais beaucoup plus d'échecs que de succès. C'est ainsi que j'apprends.
Andy Goldsworty
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