vendredi, septembre 05, 2008

Un silence aigu


(L.A. photographie; Venise Nov. 2004)
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On devine la circulation d'énergies spirituelles d'une haute intensité.

Luisa Lambri



Dans l'autre pièce les volets deviennent blancs.
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André du Bouchet (agrandissement)
(L.A. pierres + ficelle 2002)

Robert Ryman



A l'interrogation des ses aînés sur le sujet - "quoi peindre ?"- Ryman a substitué une autre question : "comment peindre ?" afin de mieux revenir à la question lancinante du "pourquoi ?" la réponse qu'il propose, en peinture, s'inscrit dans le cadre d'une esthétique sensualiste. Les métamorphoses ouvrent la monochromie aux plaisirs d'une délectation dans laquelle la réflexivité n'a plus que des vertus apéritives. La sévérité de bonne aloi de ses oeuvres paraît être le tribu payé à leur insertion historique pour pouvoir répondre au voeu de Matisse, qui rêvait :" d'un art d'équilibre, de pureté, de tranquillité, sans sujet inquiétant ou préoccupant, qui soit, pour tout travailleur cérébral, pour l'homme d'affaires aussi bien que pour l'artiste des lettres, par exemple, un lénifiant, un calmant cérébral, quelque chose d'analogue à un bon fauteuil qui le délasse de ses fatigues physiques." Auto- référentielles et réflexives, les peintures de Ryman relèvent néanmoins de l'hédonisme : la peinture picturante ouvre ici l'esprit au plaisir de voir.
(Denys Riout; la peinture monochrome, histoire et archéologie d'un genre; édition Jacqueline Chambon)