vendredi, juin 27, 2008

montagnes et


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montagnes folie de l'espace et du vent
le bruit de l'eau rapide

jeudi, juin 26, 2008

La méditation


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La méditation de Rodin est la fleur tout entière dans sa beauté, sa mort, sa vie. Un mouvement au-delà de tout symbole, pensée ou sentiment. Un mouvement rapide qui ne se mesure pas. Ce mouvement s'arrête devant le simple observateur. Le cerveau est tranquille mais alerte et sensible, le vide ainsi créer dépasse le temps et l' espace, il est inaltérable.

Hellébore

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Hellébore blanc, feuilles ovales, plissées longitudinalement, duveteuses au-dessous, embrassantes.

mardi, juin 24, 2008

Palpitations

jardin du Luxembourg (L.A.2007)
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Beauté des palpitations au jardin des transformations. Assouvissements et inassouvissements partaient de l'arbre aux ravissements. Appels aux assoiffés, appels enfin entendus, exaucés. Le supplément attendu depuis toujours était reçu, était livré. L'infini chiffonnage - déchiffonnage trouvait sa rencontre. Et s'ouvrait, se refermait le désir infini, pulsation qui ne faiblissait pas. ( H.Michaux, le jardin exalté)

Exaspération


jardin du Luxembourg (L.A. 2007)
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Exaspération sans personne, où toutes les parties, branches, feuilles et rameaux étaient des personnes et plus que des personnes, plus profondéments remuées, plus boulversées, boulversantes. (H.Michaux, le jardin exalté)

Le jardin exalté


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Une brise s'était élevée, réveillant les rameaux endormis et les feuilles languissantes à l'ampleur souveraine, exprimant félicité, félicité au plus haut degré, et désir, désir de plus de félicité, félicités de toutes sortes offertes et l'instant d'après arrachées, reconquises, reconquises, réoffertes pour le partage et pour l'hommage, pour le don éperdu. Le monde exalté de l'orient était là un et total, exprimant le summum d'extase au nom de tous, de tous sur terre. Ce que rameaux et feuilles peuvent figurer, aucun bras comme aucun corps de femme ou d'homme, aucune danse humaine ou animale n'aurait pu le réaliser. C'était des débordements, des débordements à n'en plus finir, élastiques et en tout sens, avec des nonchalances suivies de reprises inattendues, dans l'instant déchaînées, indépassables. (Henri Michaux, le jardin exalté, Fata Morgana 1983)


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lundi, juin 23, 2008


" Il voit l'obscurité et entend le silence. Lui seul perçoit la lumière derrière l'obscurité ; lui seul perçoit l'harmonie derrière le silence."
Tchouang-tseu

Trolles



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au sol

il y a des racines

veines de sève et coulures de résine

" je suis été " me rapproche du grand midi

une fleur (presque sphérique) me dit son nom

Trolle d' Europe

prairies humides bois clairs jusqu'à 2800 m

mai - août

dimanche, juin 22, 2008

J'ai embrassé l'aube d' été.





Au réveil il était midi.



Aube, Rimbaud


" Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde."

Martin Heidegger, Schelling (semestre d'été 1936)

samedi, juin 21, 2008

Album Breton


L'oeuvre de Breton est d'abord "chant du refus". Elle est aussi tentative de concilier les contraires, de ce point suprême d'où le réel et l'imaginaire, le passé et le futur, la vie et la mort "cessent d'être perçus contradictoirement". C'est ce qu'il appelle, à la suite de Novalis, la réalité absolue ou la surréalité. Elle affleure dans certaines figures de rhétorique, comme l'oxymore, ou dans des images poétiques, des tableaux ou des objets rapprochant de façon fortuite et inopinée des éléments fortement éloignés. C'est alors que jaillit parfois l'étincelle, cette lumière particulière qui est "la lumière de l'image". Car l'image, c'est "l'étoile à bout de doigts". Il faut retrouver
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Une étoile rien qu'une étoile
perdue dans la fourrure de la nuit
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le grand triangle d'été

Aquila
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plusieurs peuples anciens ont reconnu un aigle dans ce groupe d'étoiles. Pour les Grecs, c'était l'Aigle qui transporta les éclairs de Jupiter lors de son combat contre les Titans . Un autre mythe raconte qu'Aquila transporta au ciel Ganymède, le fils du roi de Troyes, pour qu'il devienne l'échanson des Dieux ; Ganymède devint alors la constellation Aquarius. Aquila est à cheval sur l'équateur céleste.

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Durant les soirées d'été, on peut discerner, vers l'Est, trois étoiles très brillantes : Altaïr, l'étoile la plus brillante de l'Aigle (Aquila), à environ 25° de l'horizon; Deneb de la constellation du Cygne (Cygnus), légèrement plus haut vers le nord ; Véga de la Lyre (Lyra), au-dessus de Deneb, à environ 35° du zénith. Celle-ci est l'une des étoiles les plus brillantes du ciel. Elle passe au-dessus de la tête des observateurs situés à la latitude 38° Nord, plus tard dans la nuit. On donne le nom de triangle d'été à ces trois étoiles. Elles demeureront dans le ciel jusqu'à la fin de l'automne où elles apparaîtront dans le ciel de l'ouest, au début de la soirée.

vendredi, juin 20, 2008

Ciel (L.A.2007)
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"il ne devrait pas être très difficile pour toi de t'arrêter quelquefois pour regarder dans les taches des murs, les cendres du feu, ou les nuages, ou la boue, ou autres choses semblables : si tu les considère attentivement, tu y trouveras des idées réellement merveilleuses."
Léonard De Vinci, Traité de la peinture

mercredi, juin 18, 2008

La lumière distingue

Va, et appelle l'étoile du matin : car ce n'est qu'au
lever du jour
que l'on voit bien ce qui est beau et ce qui ne
l'est pas.

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Le vrai vide

Le vrai vide est comme un vase splendide
qui porte du nectar : il a, et ne sait quoi.

Angelus Silesius
Le voyageur chérubinique

L'homme qui marche

Alberto Giacometti, l'homme qui marche
huile sur papier 1960

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" Bien que les pieds de l'homme n'occupent qu'un petit coin de la terre, c'est par tout l'espace qu'il n'occupe pas que l'homme peut marcher sur la terre immense." Tchouang-Tseu


mardi, juin 17, 2008

Galet


galet+ficelle
sculpture & photographie L.A. 2000
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Une simple pierre au bord d'une rivière peut être considérée comme une oeuvre d'art. Mais si elle présente une trop faible capacité coercitive, comme cela arrive parfois, elle aura tendance à se dissoudre immédiatement dans la nature environnante. En revanche, si à force de triturer la pierre on lui donne une forme humaine, elle présentera une force coercitive telle qu'elle risque de se couper entièrement de la nature. L'oeuvre doit être structurée par des principes contradictoires, autrement dit comporter simultanément la fusion et la distance. Le travail de l'artiste consiste à décaler le "tel quel" des choses en un autre "tel quel". Lee Ufan

un minimaliste du lieu, Lee Ufan.




Lorsque le corps est sain et épanoui, l'empire des pensées s'étend amplement, vers le lointain. Je peux, de là où je me trouve, imaginer ce qui se trouve loin de moi : la ville, le soleil, la foule, les vieux objets des musées, les sentir proches de moi et les chérir, comme si ces choses brillaient d'un perpétuel éclat. J'ai alors l'illusion que le présent est éternel. Mais lorsque le corps est atteint, malade, que l'esprit est accablé, l'empire des pensées se rétracte dans une sphère défensive. Le lointain de la ville, du soleil, de la foule, des vieux objets des musées se fait de plus en plus opaque, les choses deviennent des altérités nues, le monde s'éloigne. Lorsque l'empire du monde extérieur commence à se refermer sur mon corps, il devient pénible de rêver, et encore plus dur de se remémorer. En définitive, il ne reste sans doute plus qu'à tout abandonner au néant, ce néant étranger à moi-même et qui envahit mes pensées. Mais que se passe-t-il donc pour celui qui, à la fois sain et malade, ne veut pas plus conquérir le monde extérieur qu'être absorbé par lui? Personnellement, je cherche un moyen de m'immiscer entre les pensées et le monde extérieur, et crée pour cela des oeuvres qui sont des sortes de zones neutres et bien aérées, mais dont je serais bien incapable de préciser de quelle sorte de république il s'agit.


Lee Ufan
( Pratiques, réflexion sur l'art, 1999 Presses Universitaires de Rennes)

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vidéo
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lundi, juin 16, 2008

Hiroshi Yoshida




Grand Canyon (1925)



Mount Rainer (1925)


Breithorn (1925)

Samivel

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On reconnaît une montagne dessinée par Samivel au premier coup d'oeil. La poésie, l'élégance, l'intelligence, l'humour noir ou cocasse de son trait la rendent à nulle autre comparable. Se demander ce que les hommes viennent chercher en montagne... Trouver ce que la montagne offre lorsque l'on est en elle...Cette quête évoquée par Giono dans la préface est au coeur de l'oeuvre de Samivel.




" et j'ose écrire ici, parce qu'il n'y a rien de tel qu'une page imprimée et jetée aux quatre vents pour bien garder un secret, que même les choses, oui, que même les pierres, même ces grands êtres de terre, de pierre et de glace, qu'on appelle montagnes, sont capables de rendre amour pour amour, car tout n'est qu'un jeu perpétuel d'échos." Samivel












Le sujet de ce livre est ambitieux, puisqu'il s'agit des rapports séculaires de l'homme et de l'altitude. Il est abordé dans une perspective particulière, limitée, celle des récits fabuleux où la montagne, à travers temps et traditions, tient le rôle principal. Un voyage insolite à des sommets insolites demeurés à l'écart de la plupart des inventaires, bien qu'ils soient incontestablement les plus grands et les plus vieux du monde. En leur absence, le monde, justement, eût été autre, l'espèce humaine n'eût probablement pas survécu. Les cimes du rêve furent nécessaire aux hommes, plus encore que leurs projections terrestres.














Pour l'auteur de l'oeil émerveillé, la nature se présente d'abord comme une source inépuisable de satisfactions esthétiques, c'est à dire d'euphories souvent intenses grâce auxquelles il est possible d'accéder à un niveau supérieur de conscience. La première qualité du monde est sa troublante beauté. Une "méthode de joie" et une véritable "Esthétique sauvage".



dimanche, juin 15, 2008

Au sommet de la montagne
Tout l'espace est un espace très saint


EZECHIEL.

samedi, juin 14, 2008

imagination et désir dans un paysage nordique



David Burdeny (Canada) Iceberg, Greenland 2007



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Rêves Arctiques est un voyage dans un pays que nous connaissons à peine, fascinant par ses beautés, terrifiant par ses dangers. Célébration du paysage lui-même - la terre, la mer, la glace - et des animaux qui y vivent : sur la terre, le boeuf musqué, avec sa longue robe luisante ; sur la glace l'ours polaire, que les esquimaux appellent pisugtooq, le grand voyageur ; dans la mer le mystérieux narval. Histoire d'un peuple, les Esquimaux, pris entre les traditions séculaires et les intrusions d'une société technologique moderne, l'histoire encore de ceux qui voudraient prendre soin de ce pays et de ceux qui voudraient le contrôler. Mais aussi un livre sur les rêves, sur ce qui a poussé les hommes vers l'arctique, et sur ce qu'ils y ont trouvé... Rêves arctiques est un livre monumental et magique sur le paysage dans ce qu'il a de plus élémentaire, sur l'homme, sur ses rêves. Unique dans sa vision, il s'interroge sur ce qui signifie "vivre bien".

vendredi, juin 13, 2008

une éclaircie soudain la pluie

feuillage et balance

sans affection particulière


aujourd'hui ça va s'appeler
le ciel clair
tendrement pétale
comme une fleur de violette

jeudi, juin 12, 2008

mercredi, juin 11, 2008


Dans le nouveau recueil
un entretien avec François Cheng et Nicolas Tabuteau
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mardi, juin 10, 2008


reprenons la magique étude...

Naja Naja la nouvelle Lilith




Naja Naja quitte Alcor, et elle commence à tourner, comme si elle descendait le long d'un entonnoir. Elle traverse Cepheus, Draco, elle regarde toutes les sphères blanc- bleu, blanches, jaunes, rouges. Elles sent le froid, la chaleur, et son corps balaie le ciel. Elle descend encore, encore, puis soudain elle devient immobile. Son coeur bat très lentement, un coup par milliers de jours peut-être. A la place de son coeur il y a la dernière étoile, celle qui rend fixe et calme comme l'espace tout entier. Ce n'est pas une très belle étoile, elle n'étincelle pas, elle n'est pas colossale comme Beltelgeuse ou Aurigae. Elle n'est pas effrayante comme Algol, belle comme Véga ou mystérieuse comme Arcturus. Elle n'est pas étrange comme Spica, ni éblouissante comme Canopus, ni ambiguë comme Capella. Simplement, elle est au centre, et elle bat à la place de ton coeur, et ton corps est étendue immobile autour d'elle, tandis que dans la nuit tu es pris doucement par un sommeil quasiment éternel, et que tes yeux se ferment. Tu respires longuement, car ce n'est plus vraiment de l'air qui circule alors en toi, mais l'espace illimité de la nuit noire qui détruit les barrières de la peau et disperse ton esprit. Maintenant il y des milliers de regards, les uns froids couleur de rouille, les autres bleus, blancs brûlants, qui s'appuient sur ton corps et tracent les tatouages immuables, les seuls vrais dessins au sens caché, qui ne pourront pas s'effacer, jamais. Tu as froid toute seule sur la terre, la nuit est longue. Courage ! Courage, ainsi tu iras jusqu'aux astres. (J.M.G. Le Clézio / Voyages de l'autre côté / Gallimard)

lundi, juin 09, 2008

hausse lente de la pression

visibilité bonne

principale déduction : assez beau temps


respirer profondément la grande haleine de juin et vivre au large


"recevons tous les influx de vigueur et de tendresse"

samedi, juin 07, 2008

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une dépression est un système de mauvais temps


pêle-mêle pluie nuages brouillard


neige en montagne


moi
pleure un peu et pluie


Henri Michaux " Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage".

Homme, prête l'oreille !
écoute la pluie


Passe !




pluie pule plume paul pauli...


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brillant et méditant avant de s'arrêter
à quelque point dernier qui le

                                    sacre
Toute pensée émet un coup
de dés
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..

vendredi, juin 06, 2008

un arbre dans la ville


Pierre Alechinsky & Yves Bonnefoy
rue Descartes Paris V


There's possibility
Tout ce que j'aurai sera à toi ensuite

Il y a une possibilité
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notre isolement

Pommier (mai 2004; les Curtillets)
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vers le Mont; mai 2004 L.A.

Philippe Sollers

La douleur sous estimée, qui nous renvoie à l'épreuve christique, et la spéculation sur la douleur sont toujours soupçonnables de falsification. Toutefois, toute joie, dés qu'elle est plus profonde que ce qui lui crève le coeur, cette joie-là veut l'éternité - " la profonde, profonde éternité ".

De joie, dit rimbaud, je prenais une expression bouffonne et égarée au possible.

(illuminations à travers les textes sacrés P.S.)

Martin Heidegger

" L'être commence à chaque instant".
" Au-delà du grand-père, le temps cesse, tout le temps est sans défense".

Dieu est-il mort ? Demi-vivant ? A naître ? Et si ces trois questions n'en formaient qu'une ? Pour y répondre, Philippe Sollers convoque textes, prières, méditations, musiques et poèmes issus de toutes les traditions et de tous les siècles. Jésus côtoie librement Zarathoustra ; Maître Eckhart Tchouang-Tseu ; Angelus Silesius Lautréamont ; tous ensemble au paradis du verbe. Chaque auteur - Rimbaud ou Roumi, Parménide ou Shakespeare- éclaire un chemin d'autant plus étroit qu'il ne s'ouvre jamais que le temps bref d'une illumination. Quête du sacré défini sur le mode précis de la révélation, illuminations se veut un livre d'heures pour temps de détresse : une manière de poser la question ultime : de quelle vérité l'homme est-il capable ? de quelle bonne nouvelle inattendue est-il porteur ?
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Le ciel ce matin n'annonce aucun changement immédiat
visibilité médiocre
brouillard et nuages bas
pression toujours en baisse

café tabac café encore café encore tabac

mais dans ce livre une feuille verte d'hêtre

je suis été

jeudi, juin 05, 2008

le Doubs (2004)

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L'Esprit préféra l'Eau à tous les éléments

et à l'Eau la première l'Esprit ordonna

de produire une à une les créatures vivantes

tertullien


au commencement l'oeil ne voie pas

lignes


comme toutes les veines


Chêne ( Murs 2001)